Société

« On est en train de vivre l’un des Ramadan les plus difficiles »

Le président de l’Association algérienne de protection du consommateur (Apoce), Mustapha Zebdi, a tiré une nouvelle fois ce dimanche la sonnette d’alarme concernant la flambée des prix sur le marché, notamment durant ce mois de Ramadan décrit comme « l’un des plus difficiles ».

« On est en train de vivre l’un des mois de Ramadan les plus difficiles, sur plusieurs volets. On est toujours en période de pandémie. On est dans une situation sociale difficile. Une situation économique aussi difficile. Le marché est instable », estime M. Zebdi dans un entretien accordé à TSA.

 « On a vécu juste avant le mois de Ramadan plusieurs perturbations dans la distribution de certains produits de première nécessité. Il y a une fluctuation dans le coût de certains produits élémentaires. D’ailleurs, on s’attendait à ce qu’il y ait une hausse. Mais la hausse avant le Ramadan dure quelques jours après le mois de Ramadan puis on voit une régression. Or hier, on a vu une flambée très importante dans certains légumes » dont la pomme de terre qui a atteint la barre des 100 dinars le kilo, souligne le président de l’Apoce, rejetant dans ce cadre les excuses conjoncturelles que pourraient présenter les commerçants.

« Il y aura des commerçants qui vont justifier ça par le problème des intempéries et de la récolte. Mais dans un marché stable, il n’y pas ce facteur de climat qui peut influencer de manière très importante le coût des produits », soutient Mustapha Zebdi.

Le président de l’Apoce déplore dans ce contexte l’absence de vision des autorités dans la gestion des prix sur le marché national. « On n’a pas encore de vision nette sur le déroulement des transactions commerciales. On manque toujours de traçabilité des produits. Il y a plusieurs choses à corriger et à revoir. Il y a certains programmes qui n’ont pas été réalisés jusqu’à ce jour », met-il en avant, citant notamment l’exemple des marchés de proximité comme échec de la politique du gouvernement dans la régulation du secteur du commerce.

« On ne maitrise pas ce qui se passe sur le marché algérien, malheureusement »

« Quand on parle de marché de proximité, durant les années précédentes, il y avait un certain effort. Là aujourd’hui, quand on parle seulement d’Alger, l’année passée on avait presque cinquante marchés de proximité. Cette année, d’après ce qu’on a comme données, on n’a même pas dix marchés de proximité », indique M. Zebdi, estimant par conséquent qu’ « il y a vraiment un grand problème de réalisation de toutes les promesses annoncées pour rassurer le consommateur algérien ».

Compte tenu de la situation, le président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur n’hésite pas à évoquer à demi-mot les risques d’une déstabilisation sociale que pourrait provoquer la situation actuelle sur le marché.

 « Les gens commencent à sentir vraiment cette déstabilisation du marché. On est en train de recevoir un certain nombre de requêtes, dans le sens où on est dans l’obligation d’intervenir. Tout le monde sait que nous, en tant qu’organisation, on peut faire certaines tâches et on ne peut pas aller au-delà », fait savoir Mustapha Zebdi, soulignant que « la sonnette d’alarme, on l’a tirée depuis des mois et des années ».

« La sonnette d’alarme est qu’on est dans un marché anarchique, dans un marché de spéculation. On est dans un marché où la marge de bénéfice est comme le veut l’opérateur économique. Il y a une grosse faille sur le marché dans les transactions commerciales. On ne maitrise pas ce qui se passe sur le marché algérien, malheureusement », déplore M. Zebdi.

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