Politique

Ouyahia défend le bilan de Bouteflika : « On ne va pas dire qu’on a fait des miracles »

Ouyahia reconnait que Bouteflika n’a pas fait de miracles. « On ne va pas dire qu’on a fait des miracles, mais personne ne peut nier que le pays a fait des avancées dans différents domaines », a déclaré ce jeudi 28 février le Premier ministre en réponse aux questions des députés de l’APN sur la Déclaration de politique générale du gouvernement.

Sur l’état de l’économie nationale, Ouyahia, n’a à aucun moment évoqué le recours au financement non conventionnel. Il s’est contenté de parler du retour des liquidités bancaires, et, surtout que « le pays a recouvert son indépendance économique ».

« La machine économique a redémarré après une crise et une baisse de l’activité », a-t-il dit. Et d’ajouter : « La croissance économique s’est maintenue », en dépit de la baisse des cours de pétrole de 110 dollars en 2014 à 30 dollars en 2015.

« En septembre 2017, les banques avaient 210 milliards de dinars de liquidités, et on disait alors aux entrepreneurs qu’il n’y a pas de liquidités bancaire », a cité Ouyahia.

Pour Ouyahia, « le manque de liquidités a été résolu », sans évoquer le recours à la planche à billets.

Selon la Banque d’Algérie, le montant des titres émis dans le cadre du financement non conventionnel, lancé fin 2017 suite à l’amendement de la loi relative à la monnaie et au crédit, s’est établi à 4.005 milliards de DA, à fin septembre 2018.

« Nous ne sommes pas venus vous dire que tout a été résolu », a poursuivi M. Ouyahia. « Nous avons encore besoin de réformes, d’évaluation, de beaucoup de choses », a-t-il encore reconnu.

Sur le manque de diversification de l’économie algérienne, soulevé par les députés, Ouyahia a exprimé son désaccord. « Je rectifie ce commentaire, car dire cela est faux », a-t-il corrigé. « Le PIB en 2017 s’est établi à 19.000 milliards (mds) de DA dont 19% pour les hydrocarbures, 12% pour l’agriculture, +6% dans l’industrie, 12% pour le BTP », a-t-il précisé.

Le Premier ministre a souligné par ailleurs ‘’les efforts de l’Etat’’ pour diminuer le volume des importations, qui sont passées de 58,5 mds de dollars en 2014 à 46 milliards de dollars en 2018, reconnaissant l’échec du système des licences d’importation.

Sur la corruption, M. Ouyahia a déclaré : “Nous ne disons pas qu’il n’y a pas de corruption dans les passations de marchés” publics avant de citer le chiffre de 3.369 affaires de corruption traitées par la justice et l’identification de 6.766 individus. “Mais, c’est faux de dire qu’il y a une épidémie de corruption”, s’est-il défendu.

« En 2017, j’avais dis que le couteau était sur le gorge. Il a atteint l’os et la chair’’, a rappelé par ailleurs le Premier ministre aux députés, en leur rappelant aussi qu’ils ont voté pour 2019 une loi de Finances qui prévoit un déficit budgétaire de 2249 milliards de dinars.

« Au 31 janvier 2019, on était à des emprunts de 6.556 milliards DA, alors qu’on était en 2017 à 2.185 mds de DA, puis 3.471 milliards de DA en 2018, et des prévisions de 1000 milliards de DA en 2019 ».

Quant à l’inflation, elle est passée de 6,5% en 2016 et à 4,3% en 2018 à 4,3%, a t-il dit. « C’est un gros effort, alors que certains avaient parlé d’une inflation à quatre chiffres’’, a-t-il ironisé.

Sur la prière à l’école, Ahmed Ouyahia a apporté son soutien à la ministre de l’Education nationale Nouria Benghabri. “Même en 1990, ils ont laissé nos enfants étudier”, allusion aux islamistes, en demandant de laisser l’école en dehors des perturbations politiques.

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