Politique

Palestine, Sahara occidental, droits de l’homme : ce qu’a dit Tebboune à l’AG de l’ONU

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a prononcé mardi soir à New York un discours lors de la 78e session de l’Assemblée générale (AG) ordinaire des Nations Unies (ONU).

Il a affirmé que l’accélération des négociations internationales concernant la réforme du Conseil de sécurité selon une approche globale et intégrée devrait être une priorité pour la communauté internationale, afin d’aboutir à un consensus sur une véritable réforme garantissant une représentation plus transparente, selon le compte rendu de l’agence officielle APS.

“Face aux conflits géopolitiques et aux multiples crises, le Conseil de sécurité a reculé dans l’accomplissement de son rôle central au cours des dernières années, ce rôle qui était au cœur de l’ONU et dont les principales finalités ont été résumées par la Charte onusienne qui confie au Conseil la responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationales, notamment en prohibant le recours à la force et en éliminant les causes menaçant la paix”, a souligné le président de la République.

Le Président Tebboune a également fait remarquer que “toute démarche visant à renforcer l’action internationale commune doit répondre aux appels croissants en faveur d’une plus grande dynamique à un ordre multipolaire”.

Cet objectif, a-t-il dit, passe par “une réforme globale des principaux organes de l’Organisation de manière à les rendre plus transparents, assurant l’équilibre nécessaire entre ces organes et garantissant une répartition géographique équitable entre les Etats”.

Le président de la République a évoqué, en outre, “l’engagement de l’Algérie en faveur de la position africaine commune” pour “mettre un terme à l’injustice historique qui a touché le continent africain”.

C’est pourquoi, a soutenu  le Président Tebboune, la réactivation du rôle pivot de l’Assemblée générale de l’ONU, “en tant qu’organe véritablement représentatif de la diversité des membres de la communauté internationale”, constitue “un élément clé pour renforcer l’égalité entre Etats et assoir les fondements d’une véritable démocratie”.

Le président de la République a enchaîné en affirmant que l’Algérie œuvrait pour que “le dialogue et le débat entre nous soient une revendication cruciale pour laquelle nos peuples ont lutté en vue d’un monde marqué par la coexistence, la solidarité, la coopération et l’égalité entre les nations”.

En outre, il a mis en lumière les conséquences des conflits et des crises dans le monde, qui ont atteint un niveau “sans précédent”, avec des millions de personnes déplacées et une transformation des relations internationales, passant de la coopération et de la convergence à l’affrontement, mettant ainsi les organisations et les institutions internationales à l’épreuve dans un contexte mondial marqué par une urgence multidimensionnelle.

Palestine et Sahara occidental : ce qu’a dit Tebboune à l’ONU

Le président Abdelmadjid Tebboune a réaffirméla position immuable de l’Algérie en faveur des causes justes et en soutien aux peuples opprimés qui luttent pour la liberté, en tête desquelles les questions palestinienne et sahraouie.

« L’Algérie qui est bien placée pour évaluer le prix à payer pour arracher la liberté, ne renoncera jamais à son soutien aux causes justes et aux peuples opprimés qui luttent pour leur liberté”, a affirmé Abdelmadjid Tebboune.

L’Algérie « n’a eu de cesse de soutenir la cause palestinienne, pour permettre au peuple palestinien frère de recouvrer ses droits inaliénables à établir son Etat indépendant sur les frontières de 1967 avec Al-Qods pour capitale, conformément aux décisions de la légalité internationale », a rappelé M. Tebboune.

L’initiative de l’Algérie d’il y a une année, concernant la tenue d’une conférence d’unification des rangs des factions palestiniennes, sanctionnée par l’adoption de la Déclaration d’Alger, a été évoquée par le président Tebboune.

Dans son discours, le président de la République a appelé, à nouveau, à la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire pour octroyer à la Palestine la qualité de membre à part entière de l’AG de l’ONU.

Il a appelé la Cour de Justice internationale à donner suite à la demande de l’AG de l’ONU du 30 décembre 2022, et émettre son avis consultatif sur les pratiques attentatoires aux droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Al-Qods.

Le président de la République a, également, exhorté le Conseil de sécurité à “promulguer une résolution, en vertu de laquelle il parrainera la solution à deux Etats qui fait le consensus au niveau international, et appellera à la fin des actes unilatéraux de l’autorité d’occupation, notamment les activités d’implantation de colonies dans les territoires palestiniens occupés”.

Le président Tebboune a réaffirmé l’attachement de l’Algérie à l’Initiative arabe de paix, en tant que cadre de règlement de la cause palestinienne pour mettre un terme à l’occupation, principale motif d’instabilité au Moyen Orient, appelant la communauté internationale à assumer sa responsabilité historique et morale pour permettre au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et de recouvrer pleinement ses droits.

Par ailleurs, le président de la République a mis en avant l’aspiration de l’Algérie à parvenir à une décolonisation définitive de la dernière colonie en Afrique, où “tout un peuple au Sahara occidental, reste privé de son droit à l’autodétermination, à travers un référendum libre et régulier conforme au plan de règlement ONU-OUA adopté par le Conseil de sécurité et accepté par les deux parties en 1991”.

Il a, en outre, appelé l’ONU à assumer sa responsabilité face “aux tentatives de se créer une légitimité à partir de l’illégitimité”, et ce en préservant la crédibilité de ses résolutions, rappelant le soutien de l’Algérie aux efforts onusiens tendant à relancer des pourparlers directs entre les parties au conflit, en vue d’organiser un référendum permettant l’autodétermination du peuple sahraoui.

Sur le plan régional, le Président Tebboune a mis en avant les efforts consentis par l’Algérie pour parvenir à des solutions pacifiques, rassembler les belligérants et rapprocher les positions et les vues.

Concernant le dossier libyen, il a rappelé le soutien aux efforts onusiens visant à trouver une solution politique inter-libyenne, à même de préserver l’unité de la Libye, sa souveraineté et son intégrité territoriale.

En ce qui concerne la situation au Mali, le président de la République a réaffirmé la détermination de l’Algérie qui conduit la médiation internationale et la présidence du comité de suivi de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, de poursuivre ses efforts pour surmonter les difficultés que traverse ce pays voisin, tout en soulignant son rejet du recours à la force pour régler les conflits.

S’agissant de la situation qui prévaut au Niger, le président Tebboune a réaffirmé l’attachement de l’Algérie au retour à l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques et à la primauté des solutions politiques et diplomatiques, mettant en garde contre les desseins d’une intervention militaire étrangère en raison de ses conséquences graves.

Une mise en garde qui a, également été notifiée aux parties soudanaises, lorsque le président de la République a exhorté toutes les parties à faire prévaloir la voie du dialogue et à mettre fin aux hostilités.

Développement durable et droits de l’homme : ce qu’a dit Tebboune

Dans son discours, le président de la République a mis en exergue les acquis importants réalisés par l’Algérie en matière d’objectifs de développement durable (ODD), et de promotion et de consolidation des droits de l’Homme.

L’Algérie a adopté “le plan de développement durable en tant que priorité nationale dans le cadre l’ensemble des stratégies et programmes du Gouvernement”, a-t-il rappelé.

Cette démarche, a poursuivi le président Tebboune, a permis de “franchir de grands pas et d’obtenir des résultats probants dans le processus des objectifs de développement durable, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du bâtiment, l’électricité et l’eau”.

“Plus de huit années après l’adoption du Programme 2030 de développement durable et du Plan d’action d’Addis-Abeba, plusieurs pays en voie de développement font encore face à des défis qui exigent davantage de solidarité à l’échelle internationale pour un monde meilleur et un modèle économique efficace et juste permettant de concrétiser les objectifs de développement durable”, a remarqué Abdelmadjid Tebboune.

Evoquant la promotion des droits de l’homme, le président de la République a relevé que “l’Algérie, qui a eu le soutien et la confiance des pays membres au Conseil des droits de l’homme pour obtenir la qualité de membre, est partie aux traités internationaux des droits de l’homme. Elle œuvre à renforcer sa coopération et à poursuivre la coordination avec les différentes instances concernées par les droits de l’homme et les mécanismes d’examens périodiques universels (EPU)”.

Dans la foulée, il a rappelé que l’Algérie avait soumis, en novembre 2022, son quatrième rapport national dans le cadre de ce mécanisme.

L’Algérie “est profondément convaincue que le respect et la promotion des droits de l’homme sont la pierre angulaire de tout système politique crédible, et œuvre à les renforcer par tous les moyens possibles”, a insisté le président Tebboune qui a ajouté que cette conviction émane “de l’attachement du peuple algérien aux droits de l’Homme”.

L’amendement constitutionnel de 2020 “est une preuve de notre conviction de l’impératif de renforcer les droits et les libertés dont l’essence ne sera jamais entamée”, a-t-il souligné.

Cet amendement a consacré dans ses dispositions “l’égalité des droits et devoirs entre citoyennes et citoyens pour éliminer les obstacles empêchant la participation efficace de tous, notamment en matière de promotion des droits de la femme, son développement politique et économique, en vue de l’intégrer dans des postes de responsabilité, réaliser le principe de parité dans le marché de l’emploi, renforcer son rôle dans la paix et la sécurité et promouvoir sa place dans différents domaines de la vie aux niveaux national, continental et international”, a développé le chef de l’Etat.

Dans ce cadre, le président de la République a rappelé l’élaboration d’un plan national pratique dans le cadre de l’exécution de la résolution du Conseil de sécurité, un plan par lequel l’Algérie “s’engage à veiller à promouvoir le rôle de la femme dans le règlement et la prévention des conflits en adéquation avec les principes de la politique étrangère de l’Algérie”.

Par ailleurs, le Président Tebboune a évoqué le potentiel de la jeunesse algérienne au profit de laquelle des programmes ont été élaborés permettant d’assurer un cadre institutionnel et des moyens matériels à même de développer les capacités de ces énergies et d'”associer les jeunes, en tant que force motrice, aux processus du développement durable dans tous les domaines politique, économique et culturel”.

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