Économie

Pétrole : nouvelles inquiétudes sur les cours

La crainte de voir les tensions au Moyen-Orient se répercuter sur l’offre a orienté le marché pétrolier à la hausse ces dernières semaines. Mais le scénario d’une augmentation de la production des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pèse désormais sur les prix.

Après une baisse mardi, les cours sont repartis à la hausse ce mercredi (+0,75% à 75,52 dollars vers midi à Londres pour le Brent) mais les marchés continuent de s’interroger sur l’avenir de l’accord de réduction de la production pétrolière.

Quel avenir pour l’accord Opep ?

En effet, l’Arabie saoudite et la Russie discutent actuellement d’une augmentation de la production d’environ un million de barils par jour. Une décision devrait être prise lors de la prochaine réunion ministérielle de l’Opep et de ses partenaires les 22-23 juin à Vienne.

Cet accord entre 13 membres du cartel, et 11 autres pays producteurs non membres (dont la Russie), entré en vigueur en janvier 2017 et prolongé jusque fin 2018, a contribué au rééquilibrage du marché et donc à une remontée des cours du pétrole.

Mais cette hausse des prix a également permis aux producteurs américains de relancer leurs opérations de forage, et donc d’augmenter la production américaine.

Hausse de la production américaine

Les dernières données du groupe de services pétroliers américain Baker Hughes, indiquent que la production américaine s’élève à 1060 puits en activité au 1er juin 2018. Sur un an, le nombre de puits de pétrole en activité aux États-Unis a progressé de 144 unités.

Les marchés attendent désormais la publication des données hebdomadaires des réserves américaines de brut publiées par l’Agence gouvernementale d’information sur l’Énergie (EIA) prévue mercredi après-midi.

Les données de l’association professionnelle American Petroleum Institute (API) indiquent de leur côté que les réserves de brut ont diminué de plus de 2,03 millions de barils la semaine dernière.

Les marchés anticipent une offre plus abondante

Dans un contexte où les prix de l’essence ont atteint aux États-Unis leur plus haut niveau depuis trois ans (conséquence de la hausse des cours du pétrole), Washington a demandé à l’Arabie saoudite et à d’autres membres de l’Opep d’augmenter leur production de pétrole, sans toutefois réclamer un volume précis. L’agence Bloomberg, citant des sources proches du dossier, a rapporté mardi 5 juin que la hausse demandée était d’environ un million de barils par jour.

Si cette information a perturbé les marchés en début de semaine, elle était toutefois connue des observateurs du secteur pétrolier, rappelle la presse américaine. Le secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin, avait indiqué, le mois dernier, que Washington avait engagé des pourparlers avec « différentes parties » pour compenser la baisse des exportations iraniennes en raison du retour des sanctions américaines. Objectif : éviter une hausse supplémentaire des cours du pétrole et donc des prix de l’essence aux États-Unis…

Il faut toutefois noter que l’Arabie saoudite doit veiller à ce que la hausse de la production ne lui porte pas préjudice. Certes, le retour des sanctions américaines sur Téhéran va permettre au chef de file de récupérer des parts de marché, mais Riyad a aussi tout intérêt à ce que les prix du pétrole soient suffisamment élevés au moment de l’introduction en Bourse de sa compagnie nationale de pétrole Saudi Aramco prévue en 2019.

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