Économie

Polémique sur les légumes secs : le gouvernement se contredit

L’octroi du monopole de l’importation des légumes secs à l’Office algérien des céréales (OAIC) a-t-il été fait dans la précipitation ? Quelques mois après cette décision qui a été annoncée en janvier dernier, une hausse des prix de ces produits a été enregistré en plein été en Algérie. Pointé du doigt, l’Office algérien des céréales (OAIC) n’a pas réagi.

C’est le ministère de l’Agriculture qui a volé à son secours en affirmant mardi dernier que cet organisme public disposait de “quantités considérables de légumes secs et de riz” avec un stock de “régulation” et un autre de “réserve”. Le ministère de l’Agriculture a même nié « l’existence de lenteurs dans l’approvisionnement du marché national ».

Ce n’est pas tout à fait l’avis du ministre du Commerce et de la promotion des exportations Tayeb Zitouni qui a reconnu dimanche des « perturbations » dans l’approvisionnement du marché en légumes secs.

Les légumes secs sont disponibles en grandes quantités sur le marché. C’est vrai, il y a eu un retard chez l’OAIC notamment dans la constitution d’un réseau de distribution. Ce réseau était exploité par des opérateurs privés“, a expliqué Tayeb Zitouni en marge du lancement d’une unité de production de sucre à Boumerdes.

Le ministre du Commerce a indiqué que tout rentrera dans l’ordre à partir de la rentrée sociale, avant d’aborder un autre aspect de cette crise.

Légumes secs : l’Algérie « atteindra l’autosuffisance en 2025 »

Il a ajouté que certains opérateurs privés ont adhéré à la démarche des autorités de réguler le marché des légumes secs à travers l’OAIC tandis que d’autres font tout, selon lui, pour revenir à l’importation. Pour lui, il y a des résistances contre la décision des autorités de confier le monopole de l’importation des légumes secs et du riz à l’Office algérien des céréales (OAIC).

Pour justifier l’octroi du monopole de l’importation des légumes à cet organisme, Tayeb Zitouni a cité l’exemple des blés dur et tendre qui étaient importés dans le passé par des opérateurs privés.

« Quand il y a un problème de régulation du marché ou de spéculations sur le prix du blé, l’importation de ce produit a été confié à l’État via ses organismes chargés de régler le marché et aujourd’hui, il n’y a pas de problèmes avec les céréales », a-t-il dit alors que l’Algérie a connu récemment des tensions sur la farine et la semoule.

Tayeb Zitouni a ajouté que les perturbations sur le marché des légumes secs sont transitoires et a annoncé le retour à la normale à partir de la rentrée sociale. « Nous avons une production de 55.000 tonnes de légumes secs qui sont stockés et qui seront injectés sur le marché à partir du mois de septembre, a-t-il d’ailleurs indiqué.

Avant, la production nationale représentait 40% de nos besoins, mais elle n’était pas exploitée. Elle était utilisée comme aliments de bétail sous prétexte de calibrage“, a dénoncé le ministre du Commerce.

Malgré les perturbations qu’a connues le marché des légumes secs jusqu’à susciter la colère du président de la République qui a mis en garde les spéculateurs contre toute tentative de jouer sur les prix des légumineuses, Tayeb Zitouni s’est montré optimiste quant à l’arrivée de l’Algérie à une autosuffisance en légumes secs à partir de l’année 2025.

À partir de 2025, on atteindra l’autosuffisance (en légumes secs). Je ne parle pas du riz et des produits qu’on ne peut pas produire en Algérie. Notre pays a été par le passé le grenier de l’Europe, en haricots, en lentilles, en pois chiches“, a ajouté le ministre qui a affirmé que le secteur passe par une “zone de turbulences”.

Pour mettre fin à la perturbation des prix des légumes secs, une instruction a été donnée par les “hautes autorités du pays“, selon Tayeb Zitouni pour que les produits arrivent jusqu’aux supérettes depuis les CCLS comme cela se fait avec le sucre.

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