search-form-close
Présidentielles anticipées en Algérie : l’opposition en rangs dispersés

Présidentielles anticipées en Algérie : l’opposition en rangs dispersés

L’Essentiel

·        Les partis d’opposition s’engagent en rangs dispersés dans la bataille des présidentielles anticipées en Algérie

·        Depuis Mazafran en 2014, les partis d’opposition peinent à s’unir pour différentes raisons

·        En face, les partis nationalistes et islamistes affichent leur unité autour du président sortant Abdelmadjid Tebboune

En Algérie, les partis d’opposition participent aux élections présidentielles anticipées du 7 septembre prochain en rangs dispersés. En face, les courants nationalistes et islamistes font front commun autour du président sortant Abdelmadjid Tebboune.

Alors qu’ils n’ont pas cessé de clamer, depuis l’ouverture démocratique en 1989, la nécessité de présenter une alternative face au candidat du pouvoir, les partis catalogués d’«opposition démocratique » en Algérie peinent à s’entendre sur une candidature unique.

Ni les vœux de larges pans de la famille progressiste, ni le contexte politique, encore moins les leçons des expériences passées, ne semblent avoir convaincus ces partis de la nécessité d’une candidature unifiée pour affronter l’épreuve avec de meilleures dispositions et aspirer à créer un nouveau rapport de force.

Comme pour les précédentes élections présidentielles algériennes, c’est en rangs dispersés qu’ils aborderont la prochaine échéance fixée au 7 septembre prochain.

Tandis que le FFS, le PT et l’UCP ont décidé chacun de présenter son propre candidat, respectivement Youcef Aouchiche, Louisa Hanoune et Zoubida Assoul, le parti Jil Jadid a préféré de laisser le libre choix à ses militants non sans appeler à une participation massive.

Présidentielles anticipées en Algérie : chacun pour soi chez l’opposition

Quant au RCD, très critique des conditions entourant le processus électoral, il n’a pas encore tranché la question de sa participation ou non au prochain scrutin, même si l’option du boycott semble la plus indiquée pour une large partie des militants de ce parti.

Dans une résolution de son secrétariat national publiée samedi, le RCD considère que les règles d’une compétition loyale sont absentes.

« La compétition électorale est la grande absente dans cette opération, il sera du devoir, à commencer par les partis politiques dotés d’une base sociale, de tirer les conséquences de cette énième dérive. Le RCD qui continuera à débattre avec les citoyens saura le faire au moment voulu. Le prochain Conseil National affinera les éléments de débat lors de la campagne électorale », souligne le communiqué.

Confrontées à des déboires judiciaires, le MDS et le PST vont naturellement, au-delà de leurs positions connues concernant la nature de la crise, bouder le prochain rendez-vous électoral.

Cet éclatement de l’opposition tient, entre autres, au problème de leadership, aux divergences d’approche concernant la sortie de crise, aux rapports jugés ambigus qu’entretiennent certains partis avec le pouvoir en place et la difficulté de parvenir à des compromis et un pacte rassembleur.

Rien ne symbolise ces divisions que les multiples initiatives de regroupement entreprises séparément par certains partis et qui ne sont pas parvenus aux résultats escomptés.

L’unique pari d’envergure réussi par l’opposition a été le regroupement de Mazafran en 2014, préconisant une « transition ». L’initiative qui a été rejeté par le pouvoir d’alors, a montré que l’opposition en Algérie peut se réunir et s’unir autour d’objectifs précis.

Pourquoi l’opposition algérienne peine à s’unir 

Autre élément de grenouillage de l’opposition, le jeu trouble du MSP. Partisan du juste milieu, il n’hésite pas, selon les conjonctures, à rallier l’opposition pour mieux la torpiller, avant de s’allier aux puissants du moment, comme ce fut le cas en 2004 ou encore en 2014.

Cette fois encore, le MSP a préféré faire cavalier seul en présentant son propre candidat.

Face à cet éparpillement des partis de « l’opposition », les partis nationalistes et islamistes, majoritaires dans les assemblées élues, font plutôt cause commune en appelant au soutien de Abdelmadjid Tebboune pour briguer un second mandat bien que le concerné ne s’est pas encore exprimé sur la question.

Connus pour leur soutien infaillible aux candidats du pouvoir, ils ont rarement montré des signes de divergences, notamment le RND et le FLN.

Même à l’élection présidentielle de décembre 2019, les deux partis ont apporté leur caution au candidat Azzedine Mihoubi.

Appuyés par d’autres partis, arrivés il n’y a pas longtemps sur la scène politique, dont le mouvement El Bina d’Abdelkader Bengrina et le front El Mostaqbel, ils forment désormais une coalition, créée récemment, pour soutenir la candidature, encore non déclarée, d’Abdelmadjid Tebboune, pour un second mandat à la tête de l’Algérie.

Malgré quelques couacs, notamment après la sortie de Bengrina annonçant son soutien à Tebboune, vite rappelé à l’ordre par le FLN qui n’a pas apprécié qu’il lui grille la politesse, ces partis se sont d’ores et déjà mis en ordre de bataille autour du candidat qu’ils ont choisi : Abdelmadjid Tebboune.

Bien entendu, leurs histoires, leurs parcours et leurs positions politiques dans des étapes clés de la vie politique nationale sont sujets à caution, d’où d’ailleurs leur rejet par le mouvement populaire de 2019, n’empêche qu’ils parviennent à se serrer les coudes quand il s’agit d’un moment charnière comme l’élection présidentielle.

Une discipline qui fait défaut chez l’opposition, incapable de concevoir une alternative commune et de se hisser à la hauteur des aspirations exprimées par des millions d’algériens en 2019.

  • Les derniers articles

close