Politique

Présidentielles et 5e mandat : deux sujets devenus sensibles au FLN

En politique, du jour au lendemain, tout peut changer, tout peut évoluer. Après avoir mené campagne pour le 5e mandat durant des mois, le FLN semble marquer le pas.

Le sujet, tout celui du 5e mandat, est devenu sensible, au sein de l’ex-parti unique. À trois mois et demi de la présidentielle d’avril prochain, tout dépendra de la décision du président Bouteflika.

Au FLN, le parti du président, la seule évocation de l’avenir politique de Bouteflika, peut irriter certains responsables du parti. Quand la question est évoquée, elle est rapidement évacuée et aucun cadre du parti n’accepte de l’aborder, publiquement.

« C’est devenu un sujet tabou. Même entre nous on évite de trop en parler comme si cela était dangereux », reconnaît un membre de la direction du parti. « Ce que je trouve très grave, c’est que la décision qui sera annoncée aura un impact sur l’avenir du pays. Malgré cela, on se refuse d’envisager les conséquences des prochaines décisions », tempête-t-il.

Bien sûr, quelques voix s’élèvent pour regretter la situation et réclamer que le sujet soit aborder sans crainte. « À quoi sert le FLN si on lui interdit d’évoquer l’avenir de son président ? », se demande un ancien membre du bureau politique. « Aujourd’hui, parler du 5e mandat ou de la prolongation du mandat actuel peut vous causer des ennuis », dénonce un militant.

Pour ceux qui acceptent de s’exprimer, ils tiennent à leur anonymat. Pas question de s’exposer. Preuve du blackout imposé au parti sur le sujet : la célérité avec laquelle Moad Bouchareb, coordinateur de l’instance dirigeante du parti, a traité l’affaire de la fausse lettre qui a été publiée sur le site internet et la page Facebook du FLN.

Cette lettre, attribuée à Moad Bouchareb, laisse clairement entendre que le président Bouteflika sera candidat pour un 5e mandat et que la présidentielle aura bien lieu en avril prochain. Sans tarder, le coordinateur de l’instance dirigeante du FLN s’est démarqué en rejetant la paternité de la publication.

« Il s’agit d’une lettre “fabriquée” », a-t-il dénoncé au site Algérie maintenant. Il peut ne pas se contenter d’un simple démenti, et prendra des mesures disciplinaires, contre celui ou ceux, qui ont “fabriqué” cette lettre.

La réaction de Moad Bouchareb illustre comment la question du 5e mandat et le sujet de la présidentielle sont devenus sensibles au sein du parti. Le successeur de Ould Abbès n’a sans doute pas pris la décision seule, il a dû consulter le président du parti, qui n’est autre que Abdelaziz Bouteflika.

Comme le FLN, les autres partis de l’Alliance présidentielle, à savoir le RND, TAJ et le MPA, se tiennent à distance de ces deux sujets, en attendant, peut être que le président prenne une décision. Ce samedi, à l’issue des Sénatoriales, le chef du RND Ahmed Ouyahia a résumé la situation. « Notre position (sur la présidentielle) a été exprimée, à maintes reprises, par le porte-parole du parti (Seddik Chihab). Nous avons appelé le président de la République pour se porter candidat et nous sommes dans l’attente », a-t-il déclaré, à la presse.

 

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