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« Projet Pegasus » : le directeur de TSA espionné par le Maroc

« Projet Pegasus » : le directeur de TSA espionné par le Maroc

Deux jours après l’éclatement du scandale mondial d’espionnage dans lequel le Maroc est fortement impliqué, des noms de hauts responsables, de personnalités de l’opposition et de journalistes algériens ciblés par le royaume ont été dévoilés ce mardi 20 juillet par le journal Le Monde.

Parmi les numéros de téléphones dont les données ont été siphonnés par le logiciel israélien Pegasus au profit du Maroc figurent ceux présumés de dirigeants militaires et civils algériens de haut niveau.

| Lire aussi : Scandale Pegasus : les noms des hauts responsables ciblés par le Maroc dévoilés

Selon Le Monde, on y trouve Ahmed Gaid Salah, chef d’état-major de l’ANP, décédé en décembre 2019, les frères et la sœur du président déchu Abdelaziz Bouteflika, Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel qui ont été ministres des Affaires étrangères pendant la période 2017-2019. L’enquête est menée par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International.

A cette liste s’ajoutent les noms de Wassini Bouaza, patron de la DGSI (services intérieurs) à l’époque (actuellement en prison), et Athmane Tartag qui a dirigé les services de renseignements algériens avant la chute du président Bouteflika en avril 2019. Le général Tartag est ensuite arrêté et incarcéré après la démission de Bouteflika.

Des journalistes algériens ont été également ciblés par le Maroc dont Lounes Guemache, directeur de TSA. Selon Le Monde, son numéro de téléphone a été ciblé durant la première moitié de 2019, une période durant laquelle l’Algérie avait connu d’importantes manifestations pacifiques du Hirak.

« Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes espionnés »

« Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes espionnés. Nous sommes des journalistes. Nous avons eu à un moment un partenariat avec le journal marocain Le Desk et le journaliste espagnol Ignacio Cembrero… Mais on écrit de manière objective sur le Maroc. Ce pays n’est absolument pas une obsession », a réagi Lounes Guemache, dans une déclaration au journal français.

Le journaliste espagnol figure aussi parmi les journalistes ciblés par le Maroc. La direction de TSA dénonce les agissements du Maroc et envisage de porter plainte en France.

Le scandale Pegasus a éclaté dimanche. Le journal français Le Monde et 16 autres rédactions ont eu accès à des données partagées par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International d’où ressort que des dizaines de milliers de téléphones ont été espionnés par les services de nombreux pays dont un opérateur du Maroc en utilisant le logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO.

Destiné « officiellement » à être utilisé dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, ce logiciel a plutôt servi dans certains pays autoritaires à surveiller journalistes critiques et opposants politiques.

En Algérie, plus de 6.000 numéros de téléphones ont été ciblés par le Maroc. Cette affaire d’espionnage survient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc.

Dimanche, le ministère des Affaires étrangères a annoncé le rappel avec « effet immédiat » de l’ambassadeur d’Algérie à Rabat, après l’éclatement d’une nouvelle affaire entre les deux pays, après que l’ambassadeur du Maroc à l’ONU ait distribué aux représentants des Etats membres du Mouvement des Alignés dans lequel il est fait état du soutien marocain à un prétendu droit du peuple labyle à l’autodétermination.

En réaction, l’Algérie a condamné une « dérive particulièrement dangereuse » du Maroc qui a affiché publiquement et explicitement un prétendu « droit à l’autodétermination du peuple kabyle ».

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