Économie

Raffinerie d’Augusta : Guitouni défend Sonatrach

Le ministre de l’Énergie Mustapha Guitouni a défendu, ce mardi 29 mai, à Boumerdes, la décision de Sonatrach d’acquérir la raffinerie d’Augusta en Italie.

Le ministre de l’Énergie a insisté sur le fait que cette décision ne relevait pas uniquement du PDG de Sonatrach ni même du seul conseil d’administration du groupe pétrolier public.

Le dossier de l’achat de la raffinerie « dépasse la Sonatrach et son conseil d’administration qui l’a validé », a assuré M. Guitouni.

Ce dossier est « passé par le ministère (de l’Énergie) et ensuite par le gouvernement qui a donné le feu vert pour que la raffinerie d’Augusta entre dans le patrimoine de Sonatrach », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Énergie est également revenu sur le défaut de communication à ce sujet qui a été reproché à Abdelmoumène Ould Kaddour.

« Le PDG de Sonatrach a fait plusieurs conférences de presse, il est allé au Parlement, au Sénat et il a expliqué qu’il a fait un investissement et avant qu’il ne le fasse, il a dit qu’il souhaitait restructurer la Sonatrach », a argué M. Guitouni.

L’achat de cette raffinerie en Italie est une bonne affaire, selon M. Guitouni. « On dit qu’elle est âgée, qu’elle date de 1949 mais il y a eu des rénovations, chaque année on rénove », a-t-il insisté.

Parmi les arguments avancés par le ministre de l’Énergie pour défendre l’opération menée par Sonatrach en Italie, le prix qu’aurait coûté une raffinerie neuve, à savoir 5 milliards de dollars, selon lui, en plus du délai de cinq ans pour sa réalisation.

L’achat de la raffinerie entre dans le cadre de la restructuration de Sonatrach et son plan de développement 2020-2030, a rappelé M. Guitouni qui a expliqué que cet achat s’est fait après « des pourparlers avec Exxon Mobil qui ont duré une année ».

La consultation d’experts et des concertations avec les autorités italiennes se sont également inscrites dans le processus de l’achat de la raffinerie d’Augusta, a indiqué le ministre de l’Énergie.

Trop de gaspillage d’électricité

Lors de la même conférence de presse, le ministre de l’Énergie s’est légèrement emballé sur la question du gaspillage de l’électricité par les Algériens.

« L’Algérien consomme six fois plus que le Tunisien et six fois plus que le Marocain », a-t-il remarqué, ajoutant que « c’est parce que nous gaspillons beaucoup et ça, tout le monde le sait ».

« Nous sommes le seul pays où l’énergie coûte aussi peu cher, elle est vendue à quatre dinars au consommateur et elle revient à 9 ou 10 dinars le kilowatt/heure », a appuyé le ministre, voulant probablement faire le lien entre le coût bas de l’électricité et son gaspillage.

La consommation d’électricité en Algérie varie beaucoup d’une période à l’autre de l’année, ce qui « n’est pas normal » pour le ministre. « On n’a pas une courbe plane, régulière comme dans d’autres pays, je pense que maintenant, les gens doivent comprendre qu’ils doivent utiliser cette énergie de façon raisonnable », a-t-il soutenu.

Et d’ajouter : « Chaque année, nous sommes obligés d’investir deux milliards de dollars pour passer le pic de l’été ».

La transition énergétique vers des sources de production renouvelables comme le solaire est « en train de se faire », selon le ministre qui a annoncé l’objectif de son département de « passer aux 22 000 mégawatts en photovoltaïque », sans donner de délai précis pour atteindre cet objectif.

« Nous sommes maintenant capables de faire du photovoltaïque et d’ailleurs nous sommes en train de le faire dans d’autres pays d’Afrique, je cite le Soudan par exemple », a-t-il affirmé.

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