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Sahara occidental : le dernier stratagème de Mohammed VI pour amadouer l’Europe

La presse américaine ne lâche pas le roi du Maroc Mohammed VI et ses projets d’énergie verte au Sahara occidental qui sont destinés à faire accepter l’occupation du territoire à la communauté internationale.

Après l’enquête du magazine Forbes sur les fermes solaires et éoliennes que le royaume envisage d’installer au Sahara occidental occupé, le Washington Times rebondit sur le sujet avec une chronique de son rédacteur en chef David Keene, évoquant un « stratagème énergétique du roi » Mohammed VI qui s’apparente à « une brutalité d’écoblanchiment ».

L’écoblanchiment, ou greenwashing en anglais, est défini comme étant un procédé trompeur utilisé en marketing pour donner à une organisation ou à une entreprise une fausse image de responsabilité écologique.

Le chroniqueur écrit que Mohammed VI est comme son père Hassan II, « il n’abandonne jamais, même lorsqu’il a tort et que tout le monde le sait ».

Et c’est bien le cas sur le Sahara occidental, resté la dernière colonie d’Afrique alors que les pays européens ont tous lâché leurs colonies, au plus tard dans les années 1970, pointe le journal américain.

Mais le peuple sahraoui « n’était pas désireux d’échanger un colonialisme contre un autre » et il a mené — et mène encore – une lutte armée et continue de réclamer justice auprès des Nations Unies, de la Cour internationale de Justice et de toute l’opinion mondiale.

David Keene rappelle la « brutalité » de l’occupation marocaine du Sahara occidental, avec de multiples atteintes aux droits de l’homme. Le Maroc a aussi déplacé dans le territoire plusieurs centaines de milliers de Marocains, mais sans succès, le peuple sahraoui « refusant de renoncer à son identité et à son désir d’indépendance », ajoute David Keene.

La colonisation du Sahara occidental coûte cher au royaume qui a du mal à amortir ses dépenses par les ressources qu’il exploite illégalement, notamment le phosphate et les produits de la pêche.

Ces produits « ont du mal à être vendus à l’international ». « Certains gouvernements ont saisi des navires transportant du phosphate du Sahara occidental, et la Cour européenne de justice a déclaré illégal tout accord entre l’Union européenne et le Maroc qui inclut le poisson dans les eaux du Sahara occidental », souligne le rédacteur en chef du Washington Times.

De même que le conseiller juridique des Nations Unies a jugé illégal un accord que le roi Mohammed a tenté de négocier avec une compagnie pétrolière internationale pour explorer la région à la recherche de pétrole, rappelle-t-il.

Sahara occidental : le Washington Times parie que Mohammed VI échouera de nouveau

Le roi Mohammed VI est prêt à tout pour faire accepter à la communauté internationale le fait accompli au Sahara occidental. Lorsque, en 2020, les États-Unis de Donald Trump préparaient les accords d’Abraham, Mohammed VI leur a fait part de sa disponibilité à reconnaître Israël et à faire « à peu près n’importe quoi » s’ils reconnaissaient la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, raconte le journal américain.

« Trump a publié un tweet pour l’apaiser, mais cela n’a eu que peu d’impact sur la politique américaine et l’attitude des nombreux pays qui soutiennent les conclusions de l’ONU et de la Cour internationale de Justice », constate David Keene.

Mais comme il l’a écrit au début de son article, Mohammed VI ne veut pas abandonner, note le rédacteur en chef du Washington Times.

Le dernier stratagème du roi du Maroc pour blanchir la colonisation du Sahara occidental consiste à construire d’énormes installations d’énergie solaire et éolienne dans les territoires occupés qui exporteraient de l’électricité vers l’Europe.

À travers un tel projet, Mohammed VI espère se présenter en « héros » pour les communautés écologiques. Son calcul est bien simple : il pense que « la soif d’énergie de l’Europe » lui fera « ignorer les subtilités juridiques ». D’autant plus que cela a fonctionné pour la Chine qui a amadoué les Occidentaux par les panneaux solaires fabriqués au Xinjiang.

« Mais la Chine n’est pas le Maroc », rappelle le journaliste américain qui parie que le roi Mohammed « échouera à nouveau » dans cet effort qui équivaut à une campagne visant à « blanchir son occupation » du Sahara occidental.

Son obsession lui fait dépenser des sommes colossales en lobbying aux États-Unis et il a été surpris récemment en train de soudoyer des députés du Parlement européen.

« Le roi suppose qu’un jour tout le monde oubliera les droits souverains des victimes de sa brutalité. Cela ne devrait jamais être permis », conclut l’article du Washington Times.

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