Politique

Sahara occidental : les propos de l’ambassadeur saoudien sont « inadmissibles » (source algérienne)

L’ambassadeur d’Arabie Saoudite à l’ONU a tenu ce jeudi 21 octobre des propos inédits et graves sur la question du Sahara occidental. Des propos qu’une source algérienne a qualifiés d’ « inadmissibles ».

Le royaume a toujours soutenu le Maroc sur la question, mais Abdallah Y. Al-Mouallimi a tenu pour la première fois un discours qui exprime un alignement total sur les thèses marocaines, allant jusqu’à faire les éloges des « réalisations » marocaines dans les territoires occupés et refuser toute atteinte à « l’intégrité territoriale » du Maroc.

Lire aussi : Retour au cessez-le-feu au Sahara occidental : les conditions d’Alger

L’ambassadeur, qui s’exprimait à l’occasion de la plénière de la 76e assemblée générale de l’ONU à New York, a indiqué que son pays « soutient les efforts du Royaume du Maroc frère en vue de trouver une solution politique réaliste au dossier du Sahara marocain » et « réitère son soutien au plan d’autonomie (…)  salué par le Conseil de sécurité, à travers les résolutions qui ont été votées depuis 2007 ».

Allant plus loin, Al-Mouallimi a salué le « développement économique et social au Sahara marocain (…) » et les supposées « réalisations cruciales en matière de droits de l’Homme ».

Il a aussi exprimé la satisfaction de son pays de « la participation des représentants élus du Sahara marocain dans les sessions du comité des vingt-quatre C24 (comité sur la décolonisation) » et de la tenue de deux « tables rondes avec la participation du Royaume du Maroc aux côtés de l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario », appelant à « poursuivre dans cette direction ».

A Alger, les propos de l’ambassadeur saoudien ne passent pas. Une source algérienne contactée par TSA a réagi à ces propos inédits, les qualifiant d’ « inadmissibles ». « Ces propos sont inadmissibles. Ils seront examinés avec soin pour en tirer les conclusions appropriées », a indiqué la source algérienne.

Fin août dernier, le ministre saoudien des Affaires étrangères avait appelé simultanément ses homologues algérien et marocain, dans ce qui avait été interprété comme une tentative de médiation entre les deux pays suite à la rupture de leurs relations diplomatiques, annoncée par Alger le 24 août suite à une série de « provocations » et d’ « actes hostiles » du Maroc.

Des sources algériennes avaient alors réagi, indiquant qu’il n’y aura ni médiation ni arrangement avec le Maroc et excluant un retour à la situation antérieure « dans le présent et dans l’avenir ».

« La décision de rompre les relations diplomatiques ne fait pas l’objet de discussion ou de délibération en tant que décision souveraine, définitive et irréversible (…) Penser à toute initiative, quelle qu’en soit la nature, est considéré comme réducteur et superficiel », a tranché le 10 septembre le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra, à l’occasion d’une session de la Ligue arabe au Caire.

Concernant les tables rondes évoquées par l’ambassadeur saoudien, l’Algérie, par la voix de Amar Belani, envoyé spécial chargé du Sahara occidental et des pays du Maghreb, a exclu le 12 octobre le retour à ce format « obsolète », « compte tenu de l’instrumentalisation éhontée par la partie marocaine de la participation de l’Algérie aux précédentes tables rondes pour présenter fallacieusement notre pays comme étant partie à un conflit “régional” (sic) ».

Les plus lus