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Sécheresse, dinar, production : pourquoi les prix augmentent en Algérie

Sécheresse, dinar, production : pourquoi les prix augmentent en Algérie

Les prix des produits alimentaires connaissent une hausse qui fragilise davantage le pouvoir d’achat des Algériens, dans un contexte de crise économique.

Le président de l’Association nationale des commerçants algériens (ANCA) ne nie pas ces hausses, mais estime qu’elles sont tout à fait normales compte tenu de trois principaux facteurs.

Baisse du dinar

« A chaque fois que le dinar perd de sa valeur, les répercussions se traduisent par une augmentation des prix des produits. Ce phénomène n’est pas nouveau et ne concerne pas uniquement l’Algérie », explique Hadj Tahar Boulenouar, dans un entretien à TSA.

« Les 1 000 DA de 2021 ne sont pas les 1 000 DA de 2019, de 2017 ou de 2015, etc. ». Les augmentations des prix s’expliquent aussi par « les incidences de la crise sanitaire de la Covid qui n’a pas épargné les plus grandes économies du monde », complète M. Boulenouar qui met en avant la fragilité, voire la faiblesse de l’économie algérienne.

« Même des pays, dont les économies sont fortes, en Europe et aux États-Unis se plaignent des pertes qu’elles ont subies du fait de la Covid, alors que dire de notre économie qui est faible », remarque-t-il. Le président de l’ANCA cite comme troisième facteur : la hausse des charges liées au transport des marchandises et les prix des loyers.

Abordant la hausse des prix des fruits et légumes, Hadj Tahar Boulenouar avance une explication selon laquelle il y a une faiblesse de l’offre conjoncturelle.

« De fin février à fin mars, il y a cette période creuse où l’offre diminue. Pourquoi ? Parce que les produits de l’hiver commencent à diminuer et les produits de l’été ne sont pas arrivés. Ce n’est qu’à partir de la période entre avril et mai que les produits d’été commenceront à faire leur apparition, et ce jusqu’à août-septembre », explique Boulenouar.

Faiblesse de la production

Le représentant des commerçants soutient qu’il y a deux défis que doit relever le gouvernement pour garantir la stabilité des prix. « Premièrement, il faut augmenter la production. Malgré le coronavirus et la dévaluation du dinar, on a constaté que lorsque la production est abondante, les prix n’augmentent pas. Je cite l’exemple de la viande blanche : en décembre 2019- janvier 2020 les prix du poulet ne descendaient pas en dessous de 320 DA le kilo ; cette année, le kilo coûte 270-280 DA il y a deux à trois semaines, car la production est abondante cette année », illustre M. Boulenouar.

« On ne s’attend pas à une augmentation de la production à 100 % mais au moins de 15 à 20 % pour stabiliser les prix », estime-t-il. Le président de l’ANCA suggère au gouvernement de stopper la dévaluation du dinar, à défaut de pouvoir augmenter sa valeur.

« Si le dinar poursuit sa chute, il faut s’attendre à la fin 2021 au plus tard au début 2022, à une autre augmentation des prix », prévient M. Boulenouar.

En 2020, le dinar a perdu 20 % de sa valeur par rapport à l’euro et 11% par rapport au dollar.

Irrigation: « des puits à sec«

Comment relever le défi de l’augmentation de la production alors que le pays est confronté à une situation de sécheresse ? Hadj-Tahar Boulenouar admet cette réalité tout en faisant l’écho des remontées de la part d’agriculteurs qui se plaignent de puits d’eau « presque à sec ».

« Les barrages ne sont pas remplis. Il y a quelques années, ces derniers atteignent 70 % de taux de remplissage, cette année, ils sont à moins de 40 %. Les agriculteurs admettent l’état de sécheresse », appuie le président de l’ANCA.

Pour le mois de Ramadan qui commence cette année en avril, faut-il craindre une pénurie de produits agricoles notamment avec tous ces aléas ? Hadj-Tahar Boulenouar rassure que la production sera au rendez-vous notamment grâce à l’agriculture des serres.

« De nombreux agriculteurs se sont préparés pour que la production soit au rendez-vous durant le mois d’avril », assure Boulenouar.

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