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Sécurité routière : la nouvelle « arme » de la Gendarmerie nationale

Sécurité routière : la nouvelle « arme » de la Gendarmerie nationale

La démocratisation des nouvelles technologies offre aux services de sécurité en Algérie un autre outil de prévention et de lutte contre les infractions routières.

Un outil efficace qui vient en appoint des dispositifs classiques de prévention des accidents de la route qui endeuillent chaque année des milliers de familles algériennes. Les routes algériennes sont classées parmi les plus meurtrières au monde.

En 2021, l’Algérie était dans le top 3 mondial en ce qui concerne le nombre d’accidents de la route. Chaque année, entre 3 000 à 4 000 décès et plus de 40 000 blessés sont enregistrés dans des accidents de la route en Algérie.

Les camions et bus, qui sont derrière les accidents les plus meurtriers en Algérie, se retrouvent sous haute surveillance à la fois des agents de l’ordre et des citoyens.

Il s’agit de la mise à contribution des automobilistes ou des passants pour signaler les auteurs de comportements dangereux sur les routes, ce qui permet aux gendarmes et policiers d’agir en amont, avant que l’irréparable ne se produise.

Après les numéros verts, les réseaux sociaux. La page Facebook de la gendarmerie dédiée à la sécurité routière, Tariki, est particulièrement active et efficace dans ce registre.

Outre les conseils prodigués aux usagers de la route à longueur de journée sur la conduite à adopter dans des cas particuliers (mauvais temps, accident, obscurité…), et les explications fournies sur la réglementation, la page reçoit également par l’application Messenger les signalements des citoyens sur des cas de conduite dangereuse sur les routes et autoroutes du pays.

Les administrateurs de la page se chargent d’alerter les unités sur le terrain et informent par la suite le public sur les dispositions prises.

Dans la plupart des cas, les signalements aboutissent à l’appréhension des contrevenants. Rien que dans la journée de lundi 13 mars, quatre véhicules, dont deux bus et un camion, ont été appréhendés à Bouira, Sidi Bel Abbès et Adrar après avoir été signalés par des usagers de la route.

Les infractions vont de la conduite dangereuse sur la voie de gauche, surcharge et non-respect des règles de transport de marchandises ou encore non-respect des arrêts pour un bus de transport de voyageurs.

Routes algériennes : bus et camions à l’origine des accidents les plus meurtriers

La page Tariki de la Gendarmerie nationale est suivie et utilisée à travers tout le territoire national. Elle compte plus de 700.000 followers.

Outre ce procédé, les services de sécurité utilisent aussi les vidéos partagées sur d’autres pages par les internautes. Des malfaiteurs (voleurs à la tire, agresseurs…) ont été ainsi mis hors d’état de nuire, mais aussi des chauffards, dans de nombreux cas au volant d’un camion ou d’un bus de transport de voyageurs.

Certains comportements filmés relèvent de l’inconscience, comme rouler en sens inverse sur une autoroute, ou faire une course de bus sur la voie publique.

Les statistiques sont formelles : en Algérie, le facteur humain est à l’origine de la plupart des accidents de la route et les bilans macabres enregistrés chaque année sont alourdis par les accidents impliquant des bus ou des camions.

Le dernier en date est particulièrement meurtrier. Le 24 février dernier, un bus a fini dans un ravin sur les hauteurs de Tikjda (Bouira) et 10 parmi ses occupants ont trouvé la mort.

Le bus transportait des familles qui revenaient d’une excursion. Les témoignages des rescapés et l’enquête des services de sécurité ont désigné le chauffeur (décédé lui aussi) comme responsable de l’accident. Il a effectué un dépassement dangereux et n’a pas réduit la vitesse en plein virage.

Des comportements qui causent des dizaines de drames chaque année sur les routes algériennes. Les campagnes de sensibilisation et le durcissement de la réglementation n’a pas permis de les anéantir, faute peut-être de dispositifs efficaces de lutte et de contrôle.

De nombreuses voix se sont élevées pour préconiser de munir de traceurs GPS, ou mouchards, les camions de gros tonnage et les bus de transport de voyageurs. La révision des conditions d’octroi des permis pour la conduite de ce type de véhicules est aussi vivement réclamée.

L’implication des citoyens par le signalement des comportements dangereux sur la route est aussi précieuse et peut faire partie de la solution, comme le montre l’expérience du site Tariki.

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