Le bilan du séisme qui a frappé le centre du Maroc dans la nuit de vendredi 8 à samedi 9 septembre ne cesse de s’alourdir. Jusqu’à samedi soir, il s’élevait à 2012 morts et 2059 blessés, dont plus de 1400 se trouvent dans un état grave, selon le ministère de l’Intérieur.
Au vu des images qui parviennent des régions touchées, des corps devraient toujours se trouver sous les décombres. Des villages entiers ont été détruits dans les régions d’Al Haouz et Taroudant, près de Marrakech.
Dans la célèbre cité touristique, peu de dégâts ont été enregistrés. Selon le détail fourni par le ministère de l’Intérieur, 15 morts ont été déplorés à Marrakech jusqu’à samedi soir, contre près de 1.300 dans les villages d’Al Haouz et plus de 450 dans ceux de Taroudant.
Ce sont les zones montagneuses du Haut Atlas qui ont été le plus durement touchées. Dans certains villages, comme celui de Tafeghaghte, rares sont les maisons qui ont résisté. Les images aériennes montrent l’étendue des dégâts. La localité s’est transformée en un vaste champ de ruines.
C’est le mode de construction dans ces zones qui semble être en cause. Les habitations effondrées sont pour la plupart anciennes et non conformes aux normes antisismiques modernes.
Dans les grandes villes, où les normes sont mieux appliquées, il y a eu moins de dégâts. En 1960, à cause sans doute de la qualité des constructions de l’époque, un séisme de bien moindre intensité (5,7) a fait plus de 15.000 morts à Agadir, dans la même région.
Les survivants des zones montagneuses dévastées sont dans le désarroi depuis vendredi soir. Ce dimanche matin, certains recherchaient encore des proches sous les décombres, d’autres enterraient à la va-vite les morts.
À Asselda, Ouled Brahim, Tafeghaghte et d’autres contrées enclavées, les rescapés attendent l’arrivée des secouristes et de l’aide humanitaire. La région a besoin d’une aide urgente, et même sur le long terme. La Croix-Rouge internationale a alerté la communauté internationale sur l’aide qui doit être acheminée au Maroc dans l’immédiat et dans les mois, voire les années à venir.
Séisme au Maroc : des ONG dans l’attente d’une autorisation
De nombreux pays dont l’Algérie et la France ont proposé officiellement leur aide, mais ils attendent une demande formelle des autorités marocaines pour envoyer équipes de secours et aides humanitaires. Jusqu’à ce dimanche matin, seule l’Espagne a annoncé l’envoi d’une équipe de 65 secouristes de l’armée, après avoir reçu une demande officielle du gouvernement marocain.
La France, l’un des premiers pays à exprimer sa solidarité et sa disposition à envoyer de l’aide, a fait savoir par le biais du Quai d’Orsay qu’aucune demande n’est parvenue des autorités marocaines.
Les 27 États membres de l’Union européenne ont cosigné une lettre adressée au roi Mohamed VI dans laquelle ils ont exprimé leur solidarité avec le peuple marocain et proposé d’apporter leur aide “de toutes les manières” que le roi “jugera utiles“.
L’Algérie, dont les relations diplomatiques avec le Maroc sont rompues depuis deux ans, a aussi proposé son aide, si le Maroc en faisait la demande, et annoncé l’ouverture exceptionnelle de son espace aérien aux avions civils marocains qui évacuent les blessés.
Des ONG et des associations étrangères sont aussi dans l’attente d’un feu vert pour pouvoir embarquer avec leur matériel. France Inter a répercuté l’appel du fondateur de l’ONG Secouristes sans frontières (SSF), Arnaud Fraisse, qui attend avec ses équipes à l’aéroport parisien d’Orly, un accord des autorités marocaines qui ne vient pas.
“Le gouvernement marocain bloque toutes les équipes de secours“, déplore Fraisse, indiquant toutefois qu’une équipe de 87 secouristes du Qatar a été autorisée à se rendre au Maroc.
Plus de 100 équipes ont informé l’ONU de leur disposition à se rendre au Maroc, a fait savoir le fondateur de SSF.