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Séisme au Maroc : polémique sur l’aide internationale

Séisme au Maroc : polémique sur l’aide internationale

Le bilan du violent séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi continue de s’alourdir alors qu’une polémique prend de l’ampleur sur le retard de l’arrivée de l’aide internationale.

Selon le ministère de l’Intérieur, au moins 2.122 personnes ont trouvé la mort et 2421 autres blessées dans ce tremblement de terre de magnitude 7 degrés sur l’échelle de Richter.

Ce nouveau bilan provisoire a été arrêté à 16h00 (heure locale) ce dimanche 10 septembre. Un précédent bilan publié dans la nuit de samedi à dimanche faisait état de 2012 morts et 2059 blessés, dont 1404 dans un état grave.

Alors que le nombre de victimes du séisme continue d’augmenter, une polémique est en train de prendre de l’ampleur sur l’aide internationale au Maroc.

La France attend le feu vert de Rabat, qui tarde à venir, pour envoyer les secouristes que les populations sinistrées d’Al Haouz, la région la plus touchée par le séisme, attendent avec impatience.

Sur le plateau de BFMTV, la journaliste marocaine Samira Sitaïl a poussé un coup de gueule : « C’est très grave de dire que le Maroc refuse l’aide d’un pays ». Pour elle, dire que le Maroc refuse l’aide internationale, est carrément un appel à la rébellion.

Le journal marocain Assabah a même rapporté que le roi Mohamed VI qui était en France au moment de la catastrophe, a refusé de prendre samedi un appel téléphonique du président français Emmanuel Macron. 

Les relations entre la France et le Maroc traversent une période difficile. Le royaume n’a plus d’ambassadeur à Paris depuis plusieurs mois.

Séisme : le Maroc refuse-t-il l’aide internationale ?

L’Algérie qui a aussi offert son aide au Maroc n’a pas reçu le feu vert de Rabat pour envoyer les secours. Ce dimanche, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a donné des détails sur l’aide que l’Algérie veut envoyer chez son voisin pour l’aider dans la recherche d’éventuelles victimes coincées sous les décombres.

L’agence espagnole EFE a rapporté, en citant des sources diplomatiques, que le Maroc a accepté l’aide de l’Espagne, du Royaume-Uni, des Émirats arabes unis et du Qatar. Sur ce dossier, le roi Mohamed VI et le gouvernement qui ont tardé à réagir après le séisme, gardent le silence.

Sylvie Brunel, professeur de géographie à la Sorbonne et présidente de l’ONG Action contre la Faim, explique au Figaro d’abord que c’est à l’État concerné de demander de l’aide, car cela relève de sa souveraineté.

Selon elle, le Maroc, « qui se veut interlocuteur de l’Europe et qui aspire à un statut de puissance régionale en Afrique », ne souhaite pas être dans la position d’un pays qui sollicite l’aide étrangère qui « va toujours des pays développés aux pays non développés ».

C’est une question de « fierté nationale ». Le journal français pose la question : n’est-il pas « criminel » de faire de tels calculs alors que des survivants attendent peut-être sous les décombres ?

Si, en tout cas, tel est le calcul des autorités marocaines, il est tout faux. En février dernier, l’afflux des secouristes et des aides humanitaires de tous les pays n’a pas entamé l’image de la grande puissance régionale qu’est la Turquie, dévastée alors avec la Syrie par un puissant tremblement qui a fait plus de 50 000 morts.

Selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), après le séisme, 300.000 Marocains sont sans logement et ont besoin d’eau, de nourriture et de médicaments.

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