Politique

Sénats algérien et français : l’extrême-droite pointée du doigt

Les relations algéro-françaises se réchauffent doucement après la grave brouille de l’automne dernier. Ce mercredi 13 avril, les présidents des sénats des deux pays ont eu un entretien téléphonique dont la teneur confirme ce retour à la normale.

Selon un communiqué du Conseil de la nation, son président Salah Goudjil a reçu un appel téléphonique de Gérard Larcher, président du Sénat français.

Les deux hommes ont évoqué la relance des relations parlementaires bilatérales et convenu d’entamer les préparatifs du deuxième forum parlementaire de haut niveau entre les deux institutions, et qui devrait se tenir à Alger.

Goudjil et Larcher ont en outre convenu d’intensifier la coordination vis-à-vis des questions internationales et d’œuvrer pour des relations internationales régies par les valeurs, la justice et l’égalité, indique la même source.

Sur les relations politiques entre les deux pays, ils ont salué « les liens forts entre l’Algérie et la France » et insisté sur l’attachement des deux parties et leur aspiration à renforcer « la coopération fructueuse dans la période à venir dans un cadre de respect total et mutuel ».

« Résidus du colonialisme »

Les présidents des deux chambres hautes ont également convenu de la nécessité de faire preuve de « vigilance et de davantage de sincérité » afin de « dépasser les parties et les lobbies des résidus du colonialisme qui tentent de brouiller toute tentative de rapprochement dans les relations entre les deux pays ».

En juillet dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait dénoncé des « lobbies minoritaires mais très dangereux qui essaient de saper le travail » de son homologue français avec l’Algérie.

Survenant entre les deux tours de l’élection présidentielle française, de tels propos ciblent clairement l’extrême-droite française dont la représentante affrontera le président Emmanuel Macron au Second tour.

Dans la campagne et la pré-campagne, l’Algérie a été très présente à travers les attaques des candidats de l’extrême-droite et d’une partie de la droite concernant la question de la mémoire et l’immigration d’origine algérienne.

Au vu du timing de l’entretien entre Goudjil et Larcher, il est même permis de penser qu’il constitue aussi une manière de courtiser l’importante assise électorale que constituent les franco-algériens.

Un sondage a fait ressortir qu’au premier tour de l’élection, dimanche dernier, les Français musulmans ont majoritairement voté pour Jean-Luc Mélenchon (69%), pour Macron (14%) et pour Marine Le Pen (7%).

Outre les relations bilatérales, Salah Goudjil et Gérard Larcher ont aussi évoqué et échangé les points de vue sur plusieurs questions, telles que la crise ukrainienne, le dossier du Sahara occidental ou la situation au Sahel. Concernant la crise malienne, les deux parties ont souligné la nécessité de retourner à l’accord de réconciliation signé à Alger.

Les plus lus