Société

Solidarité Covid : l’ambassade d’Algérie à Paris fait machine arrière

Après les critiques suscitées par les conditions imposées par l’ambassade d’Algérie en France pour l’acheminement des dons vers l’Algérie dans le cadre de la lutte contre la pandémie de covid-19, la représentation diplomatique algérienne à Paris fait machine arrière.

Dans un communiqué publié samedi 6 août, l’ambassade avait annoncé que les opérations d’acheminement de matériel médical vers l’Algérie dans le cadre des actions de solidarités sont désormais soumises à son autorisation et doivent transiter par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), relevant du ministère algérien de la Santé.

| Lire aussi : Solidarité covid : l’intervention de l’ambassade d’Algérie passe mal

De nombreuses voix se sont élevées pour crier au « monopole de la solidarité », l’ambassadeur Mohamed Antar Daoud a défendu la décision dans une déclaration faite dimanche 8 août au site Shihab Press.

« Cela relève de la responsabilité du ministère de la Santé. Une personne ne peut pas dire j’envoie 20 ou 30 concentrateurs vers une région bien précise  (…) Personnellement, je représente toute l’Algérie, du nord au sud, et de l’est à l’ouest. Je ne travaille pas pour une région précise », a-t-il déclaré. Là aussi, les critiques n’ont pas manqué.

La décision ne serait pas appréciée même dans les milieux officiels, notamment par son « côté autoritaire ». TSA avait appris de bonnes sources qu’une rencontre devrait bientôt se tenir entre des responsables de l’ambassade d’Algérie à Paris et des associations pour présenter les choses de manière moins autoritaire et en tant que facilitateurs.

Ce mardi 10 août, l’ambassadeur fait carrément machine arrière et annonce que seuls les dons destinés à la PCH sont soumis à autorisation d’acheminement de dons délivrée par l’ambassade.

«Il est important d’unir nos efforts »

Pour les dons destinés aux associations domiciliées en Algérie, les donateurs doivent uniquement « s’assurer que leurs destinataires se sont acquittés des procédures fixées par le ministère de l’Industrie pharmaceutique dans son communiqué publié le 29 juillet 2021. »

Les opérations initiées dans ce cadre « ne sont pas soumises à une autorisation préalable délivrée par l’Ambassade », lit-on dans le communiqué.

« Concernant les opérations de dons de concentrateurs d’oxygène et autre dispositif médical utilisé en riposte à la pandémie par des particuliers à usage personnel, il convient de rappeler que le ministère  de l’Industrie pharmaceutique a mis en place une mesure exceptionnelle facilitant ces opérations. Cette mesure exempte, à titre exceptionnel, les donateurs des autorisations requises pour ce type d’équipement médical, tel que précisé dans le Communiqué dudit ministère daté du 26 juillet 2021. Aussi, aucun document ne sera nécessaire », ajoute la représentation algérienne.

L’Ambassade d’Algérie à Paris tient par le « rappel de ces dispositifs à rassurer les membres de la communauté nationale et à lever toute équivoque sous-entendant l’existence d’entraves à sa mobilisation naturelle ».

L’ambassade souligne qu’« il est important d’unir nos efforts » et indique que ses portes « sont et resteront toujours ouvertes à notre diaspora, dont l’exemplaire attachement au pays empreint de fierté demeure une source d’inspiration pour l’ensemble des communautés en France et au-delà ».

Les plus lus