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Sommet arabe de Djeddah : l’absence de Tebboune « n’est pas liée » à Zelensky

Sommet arabe de Djeddah : l’absence de Tebboune « n’est pas liée » à Zelensky

Le président Abdelmadjid Tebboune n’ira pas à Djeddah en Arabie Saoudite pour participer au Sommet arabe vendredi 19 mai, et cette absence « n’est pas liée » à l’éventuelle présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

La décision de Tebboune de ne pas prendre part au Sommet arabe n’a pas été prise ce jeudi 18 mai.

Elle était dans l’air depuis plusieurs jours, voire plusieurs mois. Elle a été seulement actée ce jeudi 18 mai dans un communiqué de la présidence algérienne. Le président Tebboune a chargé le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane pour représenter l’Algérie au 32e Sommet de la Ligue arabe, selon la même source.

Ce jeudi 18 mai, des médias ont fait état de la présence de Zelensky à ce Sommet, suite à une invitation qui lui a été adressée par le roi Salmane d’Arabie Saoudite.

Cette invitation suscite des interrogations alors que la Ligue arabe observe officiellement une position de neutralité dans le conflit russo-ukrainien.

Certains observateurs avancent que le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, l’homme fort du royaume, a pris seul cette initiative d’inviter le président ukrainien au Sommet de Djeddah pour plaire aux Occidentaux qui soutiennent militairement et financièrement l’Ukraine contre la Russie, et font pression sur le reste du monde pour rejoindre leur camp.

Dans ce contexte, une présence de Zelensky à Djeddah risque d’être interprétée comme un soutien arabe à l’Ukraine au détriment de la Russie.

Mais les spéculations ne s’arrêtent pas aux conjectures sur la venue du président ukrainien et le basculement de la Ligue dans le camp occidental, ce qui risque d’aggraver les divisions déjà profondes du monde arabe.

Sommet arabe de Djeddah : les « véritables raisons » de l’absence de Tebboune

Ces spéculations se sont rapidement élargies pour tenter d’expliquer l’absence du président algérien à ce Sommet par la présence de Zelensky. Une autre tentative de diaboliser l’Algérie en la classant dans le camp russe, alors que le non-alignement est l’un des principes fondateurs de sa politique étrangère depuis l’indépendance.

« Non, la décision du président Tebboune de ne pas aller à Djeddah n’est pas liée à une éventuelle présence du président Zelensky à ce sommet. Ceux qui disent cela veulent clairement nuire à l’Algérie », assurent nos sources.

Fin février, le président Tebboune a clarifié la position de l’Algérie sur le conflit entre la Russie, l’Ukraine et l’Occident. « Nous avons décidé, avec le ministre des Affaires étrangères, pour rouvrir notre ambassade à Kiev. Nous avons des relations normales avec l’Ukraine et nos relations avec la Russie sont connues de tous », a indiqué le président Tebboune, en ajoutant que les États-Unis « doivent être sûrs que l’Algérie est un pays ami ».

Selon nos sources, les véritables raisons de l’absence de Tebboune sont liées aux conditions de préparation du Sommet arabe de Djeddah, au principe de réciprocité si cher à la diplomatie algérienne et aux agissements peu amicaux de l’Arabie Saoudite à l’égard de l’Algérie.

Au Sommet d’Alger, Mohammed Ben Salmane dit MBS, le prince héritier saoudien, avait brillé par son absence et avait prétexté un avis défavorable de ses médecins pour prendre l’avion, ce qui ne l’a pas empêché de se rendre quelques jours après en Asie. « MBS n’est pas à Alger, il ne faut pas l’oublier », rappellent nos sources.

En plus de cette absence de MBS, l’Arabie saoudite a irrité l’Algérie durant la préparation du Sommet de Djeddah, en omettant de l’inviter aux réunions préparatoires, notamment au mini-sommet d’Amman sur la Syrie. Un manque de coordination entre les deux pays alors que l’Algérie était la présidente en exercice du Conseil de la Ligue arabe depuis le Sommet d’Alger (1er et 2 novembre 2022).

Alger reproche aussi à Riyad d’ « avoir privatisé » le Sommet arabe de Djeddah, en faisant cavalier seul dans sa préparation. « La conférence des associations de la société civile arabe ne s’est pas tenue la veille du Sommet arabe de Djeddah, contrairement à celui d’Alger. Et pourtant, la décision de réunir la société civile a été actée au Sommet d’Alger », pointent nos sources.

Enfin, le président Tebboune n’est pas le seul chef d’État qui ne sera pas présent à Djeddah demain vendredi. Le président des Émirats arabes unis, Mohammed Ben Zayed ainsi que le roi du Maroc, Mohamed VI, figurent parmi les absences, selon de nombreux médias qui citent une source diplomatique saoudienne.

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