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Sommet de l’UA : la commission africaine répond à Israël

La délégation israélienne a été priée samedi de quitter la salle qui abritait l’ouverture du sommet des chefs d’État de l’Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie).

Le Congrès national africain (ANC), le célèbre mouvement qui a mené le peuple sud-africain à s’affranchir de l’Apartheid, explique pourquoi il applaudit la décision. L’ANC accuse de nouveau Israël d’appliquer un système d’apartheid à l’encontre des Palestiniens.

Sans se référer aux instances de l’organisation panafricaine, Moussa Faki, président de la Commission africaine, a octroyé le statut de membre observateur à Israël en juillet 2021. La décision a été contestée par de nombreux pays, dont l’Algérie.

Au sommet de février 2022, la décision a été suspendue et un comité de sept chefs d’État a été mis en place pour émettre des recommandations sur la question.

A l’ouverture du sommet de cette année, samedi 18 février, une délégation israélienne s’est présentée pour assister aux travaux, mais elle a été priée de quitter les lieux. Le gouvernement israélien a accusé l’Algérie et l’Afrique du Sud d’être derrière la décision.

« L’expulsion de la délégation israélienne est une réaction à une tentative de saper l’actuel sommet de l’UA » qui doit examiner un rapport sur la question de l’octroi à Israël du statut de membre observateur, a indiqué l’ANC dans un communiqué diffusé samedi soir.

« Les opinions déclarées de l’ANC sur l’apartheid israélien restent pertinentes à ce jour », réitère le mouvement sud-africain, ajoutant que « des rapports indépendants d’Amnesty International et de Human Rights Watch définissent fermement le caractère d’Israël comme celui d’un État d’apartheid ».

Au lieu d’attendre les résultats des délibérations sur son éventuel statut d’observateur, Israël a simplement choisi de « saper le sommet des 55 États membres de l’UA », déplore le mouvement dirigé à un moment de son histoire par Nelson Mandela.

Sommet de l’UA : Israël n’a été ni autorisé ni invité

S’agissant de la question palestinienne, l’ANC estime que seule une solution à deux États « peut mettre fin aux épreuves que font subir les forces israéliennes aux Palestiniens».

Le peuple palestinien est soumis aux « actes les plus horribles » et toutes les nations éprises de paix doivent être « cohérentes » dans leurs positions vis-à-vis de de l’Etat d’apartheid d’Israël « pour qu’il respecte la vie humaine et les accords visant à mettre fin au conflit palestino-israélien », ajoute la déclaration du parti sud-africain. Celui-ci tranche sa position sur la question de l’admission d’Israël.

« L’ANC s’oppose à ce que l’UA accorde à l’Israël de l’apartheid un statut d’observateur », indique l’ANC, expliquant que « l’histoire coloniale de l’Afrique et la nature oppressive actuelle d’Israël envers la Palestine exigent que toutes les pressions soient exercées pour le bien de tous les Palestiniens ».

Alors que les travaux se poursuivent toujours dans la capitale éthiopienne, les spéculations vont bon train quant à la décision qui serait prise par les chefs d’Etat.

Certains ont avancé que 46 pays sur les 55 que compte l’organisation soutiennent l’octroi du statut de membre observateur à Israël.

Des rumeurs vite démenties par le porte-parole de la commission africaine « Faux. Le statut d’Israël en tant qu’observateur est en cours d’examen par un comité de chefs d’État conformément à une décision de l’Assemblée. En attendant, résistez à l’envie de spéculer », a tweeté Ebba Kalondo.

Kalondo a aussi confirmé que la décision d’Israël de dépêcher la directrice adjointe Afrique de son ministère des AE a été unilatérale. « L’UA n’a ni autorisé ni invité l’individu en question, qui a été dûment expulsé, à assister à l’ouverture de notre sommet », a-t-il indiqué dans un autre tweet, promettant que « cet incident sera pris en compte ».

Selon nos sources, le vote sur l’octroi du statut d’obseravateur au sein de l’UA à Israël n’aura pas lieu aujourd’hui, contrairement aux rumeurs qui circulent sur ce sujet.

La question de la présence d’Israël comme membre observateur au sein des instances de l’Union africaine est laissée à « l’appréciation » du comité des sept chefs d’Etats dont le président algérien Abdelmadjid Tebboune, créé lors du précédent sommet pour prendre une décision définitive, ajoutent nos sources.

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