Les secouristes algériens étaient parmi les premiers renforts étrangers à arriver dans les villes sinistrées d’Adimayan (Turquie) et d’Alep (Syrie) suite au séisme du 6 février dernier.

Les secouristes algériens de la Protection civile, les bénévoles du Croissant-rouge et les éléments des forces aériennes qui les ont acheminés, ont été décorés ce dimanche 5 mars par le président de la République Abdelmadjid Tebboune de la médaille de l’ordre de mérite national « Achir ».

Crédits : présidence de la République.

Au total, 307 éléments ont été décorés (172 de la protection civile, 28 du Croissant-rouge algérien et 107 des forces aériennes) en vertu de deux décrets présidentiels datés du 2 mars 2023.

« Ce qu’ils ont fait est inestimable. Le moins que je puisse leur faire c’est de leur décerner la médaille Achir », avait indiqué le chef de l’Etat lors de son entrevue avec des représentants de la presse nationale, vendredi 24 février.

La cérémonie a eu lieu dans le cadre fastueux du Centre international des conférences (CIC) d’Alger en présence donc du président de la République et de hauts responsables civils et militaires.

Le puissant séisme de magnitude 7,8 du 6 février, qui a frappé la Turquie et la Syrie, a fait plus de 51 000 morts dans les deux pays. Dès l’annonce du tremblement de terre dévastateur, l’Algérie a dépêché deux équipes de secouristes, une en Turquie lundi 6 février, composée de 89 éléments, et une seconde de 86 éléments arrivée le lendemain en Syrie.

Les deux groupes étaient composés de secouristes spécialisés dans ce genre de catastrophes naturelles, de personnel médical et de brigades cynotechniques.

L’Algérie a aussi envoyé plus de 200 tonnes de produits alimentaires et médicaux, ainsi qu’une aide financière directe décrétée par le président Tebboune en faveur de la Turquie (30 millions de dollars) et de la Syrie (15 millions de dollars). La contribution algérienne a été saluée par les médias et les présidents des deux pays.

Les secouristes algériens ont opéré respectivement dans les villes en ruine d’Adimayan (sud de la Turquie) et d’Alep (nord de la Syrie). Sur place, les secouristes de la protection civile ont suscité l’admiration par leur professionnalisme et leur dévouement.

Dans un reportage réalisé dans la ville d’Adimayan, le Washington Post les a qualifiés de « héros ». « Les Algériens ont été vraiment bons. Ils sortent tous les corps », avait témoigné un habitant local auprès du journal américain.

Les secouristes algériens ont été également salués par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans un bilan arrêté au vendredi 8 février, soit après seulement 3 jours d’intervention, la direction de la Protection civile a annoncé que ses éléments ont pu sortir de sous les décombres 12 personnes vivantes et 82 corps en Turquie. Dans les zones urbaines d’Alep, les secouristes algériens ont retiré 34 corps et une personne vivante.

Le secouriste Farès est le premier à être décoré par Tebboune

L’image d’un sapeur-pompier algérien en pleurs après avoir sauvé un enfant dans la région d’Alep a fait le tour du monde. Il s’appelle Farès et il est devenu le symbole de l’héroïsme de tous ses collègues.

Crédits : présidence de la République.

A leur retour en Algérie le 15 février, Farès et les autres éléments de la protection civile algérienne ont raconté dans le détail, devant la presse nationale, les durs moments qu’ils ont passés dans les zones sinistrées.

Symboliquement, l’agent de la Protection civile Ali Farès est le premier à recevoir sa médaille et une attestation des mains d’Abdelmadjid Tebboune, avant ses supérieurs hiérarchiques et les officiers aviateurs de l’ANP.

L’ordre protocolaire est ainsi bousculé en hommage à la bravoure de ce jeune sapeur-pompier et tous ses collègues. Lorsque Farès est appelé, il est chaleureusement applaudi par l’assistance. Très ému, il brandit un emblème national miniature et échange quelques mots avec le président Tebboune, qui l’appelle par son prénom.

Ce qu’ont fait les aviateurs des forces aériennes de l’Armée nationale populaire (ANP) dépasse aussi la simple mission d’acheminer les secouristes et les aides humanitaires jusqu’en Turquie et en Syrie. « Ils se sont rendus en Syrie alors que l’espace aérien de ce pays était fermé », avait fait remarquer le président Tebboune lors de la même entrevue télévisée.

Après le président de la République, les plus hauts responsables de l’Etat se sont relayés, dans l’ordre protocolaire, pour la remise des médailles et des attestations, à savoir, le président du Conseil de la nation Salah Goudjil, le président de l’Assemblée populaire nationale Ibrahim Boughali, le Premier ministre Aymene Benabderrahmane, le président de la Cour constitutionnelle Omar Belhadj, le chef d’état-major de l’ANP le général d’armée Saïd Chanegriha et le ministre de l’Intérieur Brahim Merad.

Crédits : présidence de la République.

La médaille Achir est le quatrième insigne par ordre d’importance de l’Ordre de mérite national institué en 1984, après les insignes Sadr (le plus élevé), Amid et Athir. Parmi les récipiendaires de la médaille Achir, l’acteur Athmane Ariouet, le cinéaste français né en Algérie Roger Hanin ou encore le défunt présentateur de la télévision algérienne Karim Boussalem.