Politique

Tebboune : « Il n’y a qu’une solution en Libye »

Le président Abdelmadjid Tebboune a effectué ce samedi une visite au MDN où il s’est exprimé notamment sur la Libye, en détaillant la solution préconisée par l’Algérie pour mettre fin au conflit qui ensanglante ce pays depuis plusieurs années. « Il n’y a qu’une seule solution en Libye », a-t-il tranché, devant les hauts gradés de l’armée, à leur tête le chef d’état-major de l’ANP, Said Chanegriha.

M. Tebboune a affirmé qu’il « est urgent d’éteindre le feu en Libye, en organisant des élections législatives, avec la participation de tout le peuple libyen, pour élire une direction libyenne. Sinon, il n’y a aucune solution, sauf pour perdre du temps et aggraver la crise. »

Le président n’a pas manqué de souligner les menaces que représentent l’aggravation du conflit libyen sur l’Algérie et la Méditerranée en général.

« Nos frontières devenues le théâtre de conflits internationaux qui nous concernent directement qu’on le veuille ou pas », a averti M. Tebboune.

Le Président a souligné que « l’Algérie poursuit ses efforts, avec son poids régional, pour aider les frères en Libye afin de trouver des solutions politiques pacifiques, uniquement par l’organisation des élections qui donneront des institutions souveraines, loin des interventions et des confrontations étrangères, qui vont aggraver la crise dans la région de plus en plus. »

Vidéo. Le discours intégral du président Tebboune au MDN

Le président de la République a qualifié de « solutions partielles », les tentatives menées par d’autres pays, sans les citer, pour résoudre la crise libyenne.

« Il est clair que dans le dossier libyen, neuf ans après l’effondrement de ce pays et de ses institutions, il n’y a pas encore de solution, parce que toutes les solutions proposées sont partielles », a-t-il assené, en comparant la Libye a « un corps métastasé à qui on donne des calmants. »

Le président Tebboune a enchaîné en affirmant que l’Algérie, dont « l’appel commence à être entendu par les Grands », plaide pour le « retour à la légitimité populaire ».

« Personne ne peut prétendre représenter quelque chose en Libye. Les menaces sont toujours présentes. À Berlin (conférence de Berlin sur la Libye en janvier dernier), on l’avait dit clairement. S’il n’y a pas de solution consensuelle et qui ne peut être que populaire, on va aller vers une catastrophe similaire à celle de la Syrie », a-t-il ajouté, déplorant le fait que le peuple soit devenu spectateur d’un conflit entre les grandes puissances sur son territoire.

Le président de la République a regretté aussi qu’ « aujourd’hui la Libye ressemble à la Syrie, où les mêmes grandes puissances s’y affrontent. »

M. Tebboune a ajouté toutefois qu’il y a pire que la Syrie et remarquant que la Libye a failli se transformer en Somalie de la Méditerranée.

« En cas de dérapages, et l’erreur a failli être commise avec l’armement des tribus, la Libye a failli devenir une Somalie au bord de la Méditerranée. La solution serait alors impossible parce que la Libye allait devenir la Somalie de la Méditerranée », a-t-il mis en garde.

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