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Tunisie : Kais Saied s’en prend violemment aux migrants

Tunisie : Kais Saied s’en prend violemment aux migrants

Quelques jours après une campagne d’arrestation d’opposants politiques, le président tunisien Kais Saied prête de nouveau le flanc aux critiques tant en interne qu’à l’étranger.

Évoquant la problématique des migrants subsahariens, le président Saied a tenu des propos jugés comme ouvertement racistes et xénophobes.

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C’était à l’occasion d’une réunion du Conseil national de sécurité tenue mardi 21 février et consacrée au phénomène de la migration clandestine.

À l’instar des autres pays du Maghreb, la Tunisie enregistre depuis plusieurs années des flux de migrants subsahariens, dont la plupart font du pays un tremplin pour la traversée de la Méditerranée vers les pays d’Europe du sud, notamment l’Italie. Les côtes tunisiennes ne sont pas très éloignées de celles de la Sicile ou de Malte.

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Pour Kais Saied, l’objectif de ces flux de migrants est de changer l’identité de la Tunisie, en l’extrayant des pays arabo-musulman pour en faire un pays « seulement africain ».

Soit à peu près le même argumentaire du courant dit « identitaire » de l’extrême-droite française vis-à-vis de l’immigration maghrébine et musulmane. Eric Zemmour par exemple a fait du « grand remplacement » son cheval de bataille.

Tunisie : dérapage lunaire de Kais Saied sur les migrants

Kais Saied va plus loin. Alors que le phénomène n’épargne aucun pays de la rive sud de la Méditerranée, notamment les deux voisins de la Tunisie (Algérie et Libye), le président tunisien a évoqué un complot contre son pays.

Il s’agit, a-t-il dit, d’une « entreprise criminelle ourdie au début de ce siècle » avec l’objectif de « changer la composition démographique de la Tunisie ».

L’exécution de ce supposé plan a été confiée à certains « partis » qui auraient été financés par cela. Kais Saied n’a nommé ni les partis qu’il accuse ni les parties qui auraient ourdi le complot.

Outre cette vision complotiste d’un phénomène qui touche de nombreuses régions du monde, les propos utilisés par le chef de l’État tunisien ont été qualifiés dans la presse internationale de racistes et xénophobes.

Au cours de la même réunion, il a préconisé des mesures urgentes et une application implacable de la loi, alors que le phénomène était déjà sévèrement réprimé en Tunisie.

Des ONG ont fait état de l’arrestation de 300 migrants en quelques jours suite à des « contrôles au faciès ». La Tunisie connaît en outre une montée inquiétante du discours raciste vis-à-vis des migrants subsahariens, sur les réseaux sociaux mais aussi dans certains médias et même chez certains politiques.

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