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Visite de Macron en Algérie : pari réussi pour Tebboune

Visite de Macron en Algérie : pari réussi pour Tebboune

Pour la relation franco-algérienne, la présidence de Macron aura été celle de tous les extrêmes : avancée et gestes inédits dans le dossier de la mémoire, crise presque tout aussi inédite entre les deux pays, réduction drastique de la mobilité puis une visite à Alger que l’on pourrait considérer comme l’une des plus réussies pour un président français depuis l’indépendance.

La visite d’Emmanuel Macron en Algérie entre le 25 et le 27 août et la déclaration d’Alger signée conjointement avec Abdelmadjid Tebboune marquent un nouveau départ dans la relation « intime » et « jamais banale » entre les deux pays.

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Elle a été clôturée en apothéose par une cérémonie à l’aéroport d’Alger où les deux présidents ont affiché leur parfaite entente et leur détermination à aller de l’avant. Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé sans complexe en français, ce qui n’est pas anodin quand on sait tous les débats que suscite en interne la question de la langue depuis la dernière crise entre les deux pays. 

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L’entreprise de dépassionner et de décomplexer la relation algéro-française est sur la bonne voie. «  C’est une visite très réussie », juge le président Tebboune. 

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Elle  suscite en tout cas au moins autant d’espoir que celle de Jacques Chirac en 2003. Il appartient aux deux présidents, algérien et français, de traduire en actes les engagements pris au cours de cette visite et de faire en sorte que les dossiers sensibles en suspens ne resurgissent pas pour ramener les choses à la case départ. Comme cela a souvent été le cas. 

Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron se sont engagés à ce que le processus de consolidation de la relation bilatérale soit « irréversible », mais cette même relation étant ce qu’elle est, une visite présidentielle, aussi réussie soit-elle et même avec une dénomination inédite comme celle qui vient de s’achever, peut juste  susciter de l’espoir. 

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Celle de 2003 justement, à défaut de déboucher sur la conclusion d’un traité d’amitié, a été suivie par l’adoption en France d’une loi glorifiant la colonisation. 

La diaspora, une richesse commune 

Si ce n’est pas la mémoire qui remet tout en cause, les autres dossiers sont tellement complexes et sensibles qu’ils peuvent empoisonner les choses à tout moment.

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Emmanuel Macron a fait des gestes forts dans le contentieux mémoriel depuis son élection, mais des divergences avec Alger sur la question des reconduites au frontières et des laissez-passer consulaires l’ont mené au dérapage du 30 septembre 2021 qui a sérieusement froissé la relation entre les deux pays. 

La crise qui s’en est suivie est l’une des plus graves entre Alger et Paris depuis l’indépendance mais elle a pu être contenue rapidement grâce, d’abord, aux liens cordiaux qu’entretiennent les présidents Macron et Tebboune.

Ce rapprochement n’aurait pas été possible « s’il n’y avait pas la personnalité même du président Macron », a reconnu le président algérien à l’issue de la signature de la « Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France. »

Abdelmadjid Tebboune y est également pour beaucoup. Avec cette visite qui « a remis beaucoup de choses à leur place », c’est aussi le président algérien qui aura réussi une prouesse diplomatique en ramenant à son cours normal la relation avec un partenaire important, dans le respect absolu de la souveraineté de l’Algérie. 

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La « Déclaration d’Alger » est un autre motif d’entrevoir avec optimisme l’avenir. Les six chapitres qui la composent cernent, sans tabous, les dossiers sensibles et délicats et identifient surtout ceux qui peuvent permettre d’avancer : dialogue politique, histoire et mémoire, mobilité et dimension humaine, coopération scientifique, culturelle et sportive,  jeunesse et coopération économique.

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Tant les mots utilisés dans les déclarations des deux présidents que le programme et les étapes de la visite ont été soigneusement choisis et les polémiques évitées.

La virée à Oran d’Emmanuel Macron et sa halte au vieux siège de Disco Maghreb, un label ressuscité par la star franco-algérienne DJ Snake, est un geste fort par lequel le président français a peut-être voulu monter l’importance de la diaspora comme levier de rapprochement entre les deux rives. La moitié de la délégation l’accompagnant en Algérie est d’ailleurs composée de binationaux.

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Sur la question de la mémoire, il a été décidé, pour la première fois dans l’histoire des deux pays, de mandater ensemble des historiens « pour y travailler sans tabous », « sous l’angle de l’histoire et non sous l’angle de la politique ». 

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Cette visite est celle des grandes premières, car il y a eu aussi cette réunion inédite entre tous les hauts responsables sécuritaires des deux pays, ce qui « augure d’une action commune dans l’intérêt de notre environnement géopolitique », selon le président Tebboune. Un tel niveau d’entente était impensable il y a moins d’une année. Maintenant, il reste de passer des paroles aux actes.

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