Politique

Wagner au Mali : l’Algérie dément toute implication

L’éventuel déploiement des mercenaires russes de l’entreprise Wagner au Mali fait couler beaucoup d’encre. Certaines parties sont allées jusqu’à avancer que l’Algérie serait impliquée dans le projet.

Après l’annonce par la France de son intention de réduire sa présence militaire au Nord du Mali où elle participe à l’opération Barkhane de lutte contre le terrorisme, des révélations ont été faites sur des négociations entre les autorités de transition au Mali et la société de sécurité Wagner pour le déploiement d’un millier d’hommes dans le pays afin de faire face aux groupes terroristes.

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Présent en Syrie et en Libye, le groupe Wagner est soupçonné de servir de bras armé de la Russie, ce que celle-ci n’a jamais reconnu officiellement.

En septembre dernier, le gouvernement malien a reconnu des pourparlers avec Wagner, tout en indiquant qu’aucune décision n’a été prise.

La France a exprimé ses inquiétudes par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui en a fait part à son homologue russe.

« Sur le Mali, le ministre a alerté son homologue russe sur les conséquences graves d’une implication du groupe Wagner dans ce pays », a indiqué vendredi 24 septembre le Quai d’Orsay.

L’agence Reuters a révélé à la même période le montant du contrat et le nombre d’hommes à déployer : un millier de mercenaires pour 9.5 millions d’euros.

Depuis quelques jours, des rumeurs soutiennent que l’Algérie est impliquée dans le projet et qu’elle négocierait avec les autorités maliennes pour financer une partie de l’accord avec le groupe Wagner.

Ce que l’Algérie dément formellement par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qui accusent « les parrains d’un pays voisin » d’être derrière cette « manipulation malveillante ».

« Il s’agit d’une manipulation grossière et malveillante de la part des parrains d’un pays voisin qui tirent les ficelles de la misérable marionnette qui publie dans les colonnes de ce blog de mercenaires », a déclaré le porte-parole du département de Ramtane Lamamra.

L’Algérie a toujours soutenu que la solution au Mali n’était pas militaire, mais plutôt via l’application des accords d’Alger, et la réunification du pays.

« Pour l’Algérie, la solution au Mali passe par la réunification du nord avec le sud », a déclaré dimanche 11 octobre le président Abdelmadjid Tebboune, en affirmant que l’armée algérienne « ne s’enlisera jamais dans les bourbiers ». Au Mali, c’est une affaire de pauvreté et de développement, a-t-il soutenu.

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