Politique

Walis, réformes, économie : Tebboune satisfait sur toute la ligne

Pour la cinquième fois en trois ans, le président Abdelmadjid Tebboune s’exprime devant les walis. Énième preuve de l’importance qu’il accorde à ce corps de commis de l’État sur lesquels il compte pour exécuter son programme de réformes et de relance de l’économie.

Dans son discours prononcé ce jeudi 19 décembre à l’ouverture de la rencontre gouvernement-walis, tenue au Palais des nations à Alger, Abdelmadjid Tebboune a rappelé à ces derniers qu’ils ne sont pas que des « responsables administratifs » et qu’ils constituent « la cheville ouvrière » de l’action de l’État au niveau local.

La rencontre a pour principal objet l’évaluation de la mise en œuvre des mesures en matière de développement socioéconomique et social et l’examen des perspectives pour la consolidation des avancées réalisées. Elle a aussi porté sur la collaboration entre les walis et le médiateur de la République pour assister les citoyens et les investisseurs.

Lors des précédentes rencontres, le président Tebboune a beaucoup insisté sur la levée des entraves bureaucratiques, notamment devant les porteurs de projets créateurs de richesses et d’emplois.

Dans son évaluation d’étape, le président de la République a semblé plus que satisfait de l’action de « la majorité des walis » qui ont suivi ses instructions et levé toutes les entraves devant les investisseurs.

Le résultat est éloquent : en trois mois seulement, 600 à 700 unités industrielles ont été débloquées, générant 52.000 postes d’emploi et participant à la croissance de l’économie nationale. Des performances d’autant plus méritoires qu’elles ont été réalisées « dans un contexte difficile pour toute l’économie mondiale ».

Faisant allusion à Cevital, le chef de l’État a cité un groupe dont les projets ont été bloqués par le passé. Aujourd’hui, tous ses projets sont débloqués et il est « sous la protection de l’État et de la loi ». Grâce aux projets de ce groupe, l’Algérie produira bientôt une huile et du sucre 100 % algériens, s’est félicité M. Tebboune.

Tout en exhortant les walis de « persévérer dans cette voie », Abdelmadjid Tebboune leur a réitéré ses garanties déjà exprimées lors de précédentes occasions, assurant avoir « pris en considération » les appréhensions de ceux qui « se sentaient en danger ».

« Je vous appelle encore une fois à vous libérer des hésitations et à montrer de l’audace et un esprit d’initiative », a-t-il dit à leur adresse.

Il a aussi répété les mêmes orientations et rappelé aux walis qu’ils sont les premiers représentants de l’État au niveau local, « les Premiers ministres de leurs wilayas », et qu’ils ont toutes les prérogatives, « sauf en ce qui concerne la pédagogie de l’enseignement et la défense nationale ». Autre instruction donnée par Tebboune : écouter plus les citoyens et établir des liens avec l’observatoire de la société civile et le conseil national de la jeunesse.

Tebboune lance un « dernier appel » aux barons de l’informel

Abdelmadjid Tebboune s’est aussi félicité des performances et des indicateurs économiques enregistrés en 2022 qui a été l’année du « sauvetage de l’économie nationale » et de l’arrêt de « la régression dangereuse » qu’avait connu le pays.

Les exportations hors hydrocarbures, une des priorités du président Tebboune depuis son élection, ont progressé de 31 % par rapport à 2021 pour atteindre près de 7 milliards de dollars.

Les réserves de change de l’Algérie ont quant à elles dépassé les 60 milliards de dollars, ce qui garantit deux ans d’importations « même en cas de catastrophe » concernant les cours de pétrole.

« Beaucoup l’attendaient mais l’Algérie ne s’est pas effondrée, elle ne s’effondrera jamais », a tonné le président Tebboune.

En termes de croissance, l’Algérie a enregistré en 2022 4,1 %, un taux qui devrait dépasser les 5 % en 2023, selon Abdelmadjid Tebboune.

Celui-ci s’est montré satisfait sur toute la ligne concernant la marche des réformes, « même s’il y a encore des résistances au changement », et les indicateurs économiques. Sauf sur un point, le taux d’inflation qui a atteint 9 %, quoique, souligne le président, « certains pays connaissent un taux d’inflation à deux chiffres ».

C’est par souci de ne pas aggraver l’inflation que le gouvernement a opté pour une hausse progressive des salaires, explique-t-il, réitérant son engagement d’atteindre 47 % d’augmentation à fin 2023.

L’année 2023 sera celle de la « performance » et de la « consolidation » des avancées économiques en Algérie.

« Nous construisons une économie résiliente », indique le président de la République qui a réaffirmé sa détermination à poursuivre la lutte contre les comportements néfastes à l’économie nationale, citant comme exemple des dérapages de la période passée, le cas d’une seule famille qui a amassé « 500.000 milliards de centimes ».

Il a aussi lancé un « dernier appel » à ceux qui activent dans l’informel pour injecter leurs capitaux dans le circuit légal.

L’année qui débute sera aussi celle de la refonte « radicale » des codes communal et de wilaya afin d’octroyer plus de prérogatives aux élus, conformément à la « vraie démocratie », a promis le président de la République.

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