Politique

Yasmina Khadra appelle à la libération des détenus d’opinion

Yasmina Khadra porte un « regard blessé » sur l’Algérie, qui mérite selon lui un « meilleur sort », près de deux ans après  le déclenchement de la révolution populaire qui a mis fin à 20 ans de règne du président Abdelaziz Bouteflika.

« Nous avons subi les pires outrages et payé le prix fort pour un minimum d’égards, et voilà que nos sacrifices s’émiettent contre l’absurdité d’un système qui ne sait où donner de la tête », regrette l’écrivain à succès dans un entretien au quotidien Liberté, publié ce lundi 8 février.

Yasmina Khadra appelle les décideurs à libérer les détenus politiques qui croupissent dans les prisons algériennes.

« Je serais moins meurtri si on commençait par libérer tous les détenus d’opinion », a-t-il dit, en affirmant avoir « entendu l’appel déchirant de Mme Nekkaz. »

« Mon cœur en est charpie. Je demande solennellement à nos décideurs de faire montre de lucidité et de restituer tous les détenus d’opinion à leurs familles et à leur patrie », lance Yasmina Khadra, en ajoutant que la « tyrannie finit toujours par s’auto-dévorer. »

« Je ne voudrais pas que les choses dégénèrent », poursuit-il en estimant que la « Covid-19 et la crise politico-économique suffisent largement à nos peines. »

L’auteur de « Ce que le jour doit à la nuit », estime que l’Algérie est « en danger », mais qu’elle « ne tombera jamais ». « Ayons le courage d’être raisonnables (car, il en faut pour l’être) et finissons-en avec les abus qui ne sont que l’expression d’une lamentable fuite en avant. Je profite pour saluer nos avocats défenseurs de la dignité, derniers bastions de la déontologie, pour leur attitude louable qui nous sauve la mise. Notre pays est en danger, mais il ne tombera jamais. »

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