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Zelensky au sommet de Djeddah : le non-alignement de la Ligue arabe à l’épreuve

Zelensky au sommet de Djeddah : le non-alignement de la Ligue arabe à l’épreuve

Le 32e sommet de la Ligue arabe s’ouvre ce vendredi 19 mai, à Djeddah, en Arabie Saoudite, en présence du président syrien Bachar al-Assad et d’un invité surprise en la personne du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Il sera marqué par la présence du président syrien Bachar Al Assad, pour la première fois après 12 ans de bannissement de son pays, et de celle, complètement inattendue, du président Ukrainien Volodymyr Zelensky.

Avec la présence de ces deux présidents, ce sommet de Djeddah restera sans doute celui des paradoxes pour la Ligue arabe. Si le retour de la Syrie constitue un pas de plus vers le rassemblement et le resserrement des rangs du monde arabe, l’invitation de Zelensky dans la conjoncture mondiale que l’on connaît pourrait sonner le début d’une autre longue période de divisions et de tiraillements.

Le président ukrainien dont l’invitation n’a pas été annoncée par les Saoudiens la veille du sommet, est arrivé ce vendredi à Djeddah. Il a indiqué qu’il se réunira avec le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane pour sa première visite en Arabie saoudite.

Zelensky a dit qu’il a abordera les questions liées aux « prisonniers politiques en Crimée et dans les territoires occupés (par la Russie), le retour de notre peuple, le plan de paix et la coopération énergétique. »

On ne sait pas encore si Zelensky prononcera un discours lors de ce sommet pour réclamer l’aide des pays arabes pour combattre contre la Russie.

Le sommet des paradoxes pour la Ligue arabe ?

Cette présence de Zelensky sur une initiative personnelle de Mohamed Ben Salmane risque de briser le consensus arabe sur la question ultrasensible de la guerre en Ukraine.

Si le retour de la Syrie a autant tardé c’était à cause de l’absence de consensus, certains pays, comme l’Arabie saoudite s’y étant fermement opposés.

La Syrie a pris elle-même la décision de ne pas reprendre son siège au sein de la Ligue arabe au dernier sommet d’Alger (1er et 2 novembre 2022) afin de ne pas aggraver les divisions au sein de l’organisation.

La réintégration de la Syrie a été décidée le 7 mai dernier au Caire avec l’approbation des Etats qui, jusqu’à il y a quelques mois, étaient opposés à cette option.

La présence de Zelensky ne cadre pas avec la position qui est celle des Etats arabes depuis le déclenchement du conflit ukrainien en février 2022. Que ce soit collectivement à travers la Ligue arabe, ou individuellement, les pays de la région ont soigneusement évité le moindre signe d’alignement sur la position de l’un ou de l’autre camp, comme lors des votes de l’assemblée générale des Nations-Unies.

Malgré les pressions des Etats-Unis, les pays arabes ont globalement tenu l’engagement du non-alignement, du reste réitéré lors du sommet d’Alger.

Selon nos sources, le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane a pris seul la décision d’inviter Zelensky au sommet arabe de Djeddah qu’il utilise dans le cadre de sa stratégie, sérieusement par les affaires de l’assassinat de la guerre au Yémen et surtout de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans un consulat de l’Arabie saoudite en Turquie en octobre 2018.

Cet assassinat imputé par les Etats-Unis à MBS a refroidi les relations entre Riyad et Washington, surtout depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche en décembre 2020.

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