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Zellige : l’Algérie a officiellement présenté un dossier à l’Unesco

Zellige : l’Algérie a officiellement présenté un dossier à l’Unesco

Nouvelle bataille en vue entre le Maroc et l’Algérie à l’Unesco. Après le Rai, l’Algérie a pris les devants pour faire inscrire le zellige comme patrimoine immatériel national à l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

Elle a présenté officiellement un dossier à l’agence onusienne. L’annonce a été faite jeudi 18 avril à Béjaia par la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji.

« Ce mois d’avril, nous avons déposé le dossier « Art de l’ornementation architecturale en zellige : connaissances et compétences », pour son inscription au nom de l’Algérie sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité auprès de l’Unesco », a déclaré la ministre à l’ouverture du mois du patrimoine (18 avril-18 mai).

La ministre a rappelé que l’Algérie compte « 11 éléments immatériels sur les listes du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO » et qu’elle travaille à y inscrire davantage. Elle a rappelé aussi qu’un dossier a été déposé en mars 2023 pour la « classification de la tenue traditionnelle de l’est algérien » dans la liste de l’Unesco et que le « dossier arabe commun relatif au henné » qui a été soumis à l’organisation onusienne sera « examiné en décembre 2024 ».

La décision de l’Algérie d’inscrire le zellige sur la liste de son patrimoine immatériel à l’Unesco risque de provoquer une nouvelle polémique avec le Maroc qui le revendique comme faisant partie aussi de son patrimoine.

En octobre 2022, un maillot de parade de l’équipe d’Algérie de football frappé des motifs inspirés du Palais El Mechouar à Tlemcen a provoqué une levée de boucliers au Maroc qui fait tout pour s’approprier les éléments du patrimoine commun aux pays du Maghreb et même parfois exclusivement algérien, comme le Raï ou les bijoux de Kabylie.

L’Algérie veut inscrire le zellige au patrimoine de l’Unesco 

L’affaire du Zellige, qui a éclaté en octobre 2022, avait fait énormément de bruit, avec l’implication du gouvernement marocain. Le ministre marocain de la Culture et des Sports avait adressé une lettre de protestation à la direction d’Adidas, dénonçant « une tentative manifeste d’appropriation culturelle » par le biais de la marque allemande.

En Algérie, le maillot a rencontré un immense succès. Jamais un maillot des Verts n’a été autant vendu que cette tenue de parade aux motifs du Zellige.

Quelques semaines après, en novembre de la même année, le roi Mohammed VI s’est impliqué personnellement en annonçant, à l’occasion de la tenue d’une session de l’Unesco au Maroc, la préparation de « dossiers de candidature » qui seront présentés à l’avenir, appelant à « contrecarrer » ce qu’il a appelé les « tentatives de détournement et d’accaparement ». Évidemment, le souverain marocain visait directement l’Algérie. Depuis, du moins concernant le zellige, aucun dossier n’a été présenté par le Maroc.

La démarche du Maroc est discréditée par le fait qu’ils contestent systématiquement tout à l’Algérie, y compris des éléments du patrimoine connus comme étant exclusivement algériens, comme les bijoux des Ath Yenni en Kabylie ou encore la musique Raï.

D’ailleurs, en avril 2023, l’Unesco a inscrit officiellement au nom de l’Algérie cette musique originaire de l’ouest algérien, devenant un autre élément algérien à être inscrit à la liste du patrimoine immatériel de l’organisation mondiale.

Cette obsession marocaine à tout s’approprier dépasse parfois l’entendement et cause d’énormes préjudices au rayonnement non seulement des deux pays, mais de tout le Maghreb.

En février dernier, Les Galeries Lafayette ont carrément fermé à Paris un stand réservé aux spécialités orientales suite à des protestations et menaces de Marocains contre la présentation du Sellou, un plat commun à l’Algérie et au Maroc, par la cheffe algérienne Sherazade Laoudedj.

« Tout ce qu’ils voient, ils veulent le prendre », regrette un haut responsable algérien au sujet de l’obsession marocaine de s’accaparer le patrimoine algérien et maghrébin.

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