Politique

16 ministres français dimanche à Alger : « C’est du jamais vu »

La Première ministre française Elisabeth Borne est attendue dimanche 9 octobre à Alger où elle présidera avec son homologue algérien Aïmene Benabderrahmane la cinquième réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN).

Celui-ci ne s’est pas réuni depuis 5 ans à cause de la crise sanitaire liée au Covid-19 et des épisodes de brouille entre l’Algérie et la France. 

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La venue de Mme Borne, un peu plus d’un mois seulement après celle du président Emmanuel Macron, est pour beaucoup d’observateurs un signe indéniable du réchauffement des relations entre Alger et Paris, et même plus.

Car ce n’est pas une visite ordinaire que s’apprête à effectuer en Algérie la Première ministre française, du moins au vu de l’importante délégation qui l’accompagne.  

Elisabeth Borne viendra avec 16 membres de son gouvernement, dont 13 ministres et 3 ministres délégués (17 en comptant Mme Borne), confirme à TSA une source diplomatique française. « Autant de ministres qui se déplacent dans un même voyage, c’est du jamais vu », commente la même source.

Celle-ci ajoute que les ministres se sont rendus disponibles pour cette visite à la demande expresse du président Macron, qui « veut investir dans cette relation avec l’Algérie » et entamer vite le processus de concrétisation des engagements pris dans la « Déclaration d’Alger », signée en août dernier avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.

La déclaration a défini les axes sur lesquels les deux pays œuvreront pour « un partenariat renouvelé », à savoir le dialogue politique, l’histoire et la mémoire, la dimension humaine et la mobilité, le partenariat économique et la transition énergétique, la coopération éducative, scientifique, culturelle et sportive et la jeunesse. Elle a aussi identifié les secteurs prioritaires de la coopération économique entre les deux pays (numérique, énergies renouvelables, métaux rares, santé, agriculture et tourisme).

Algérie – France : sortir avec « une méthode de travail »

Des hommes d’affaires feront également le déplacement, indique la source diplomatique, sans en préciser le nombre ni le rang.  « La tenue d’un forum d’affaires est en soi un message. Il s’agit de tourner la page des années passées et encourager les opérateurs français et de la diaspora à investir en Algérie », assure-t-elle.

Tous les ministres concernés par les « piliers » de la Déclaration d’Alger et les secteurs définis seront du voyage d’Elisabeth Borne à Alger. Il y aura, entre autres, les ministres de l’Economie, de l’Intérieur, de l’Education, de la Transition énergétique et de la Culture. 

« L’idée est de faire en sorte que ces ministres puissent rencontrer leurs homologues algériens. Ce sera une sorte de prise de contact », de laquelle il ne faudra pas attendre des annonces immédiates, mais « une méthode de travail sur les piliers de la Déclaration d’Alger ».

Il s’agit de « sortir des fluctuations » passées entre Alger et Paris et faire en sorte que l’entente puisse « durer dans le temps ». 

Cela dit, tous les dossiers en suspens seront abordés, y compris ceux de la mémoire et des visas. Sur cette dernière question, la source diplomatique française nous apprend que 85 000 visas ont été délivrés aux demandeurs algériens jusqu’à fin août dernier, assurant aussi qu’il y a un mieux dans l’exécution des OQTF (obligation de quitter le territoire français) qui concernent les ressortissants algériens.

A Alger, Mme Borne fera un séjour de 48 heures et aura un programme chargé. Le 9 octobre, elle se déplacera au sanctuaire du Martyr puis au cimetière européen de Bologhine. Elle rencontrera ensuite le Premier ministre algérien Aïmene Benabderrahmane avec lequel elle présidera le CIHN, à l’issue duquel il y aura une cérémonie de « signature d’accords », une déclaration conjointe à la presse et enfin un dîner officiel.

Le lendemain, certains ministres rentreront à Paris et Elisabeth Borne poursuivra sa visite en assistant notamment à un forum d’affaires algéro-français et en se rendant au lycée français d’Alger.

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