search-form-close
Accusé par Tebboune de manipuler les chiffres, Darmanin répond

Accusé par Tebboune de manipuler les chiffres, Darmanin répond

Guerre des chiffres entre l’Algérie et la France au sujet de l’immigration illégale, alors que les relations entre les deux pays traversent une crisesans précédent.

Lorsque le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, avait annoncé le 28 septembre la décision des autorités de son pays de réduire drastiquement le quota de visas à délivrer aux citoyens des pays du Maghreb, dont l’Algérie, il l’avait motivée par le refus de ces derniers de reprendre leurs ressortissants illégaux qui font l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Il avait précisé que pour 7731 OQTF, l’Algérie a délivré 31 laissez-passer consulaires et seules 22 expulsions ont pu être exécutées.  Une accusation réitérée le 1er octobre par le ministre de l’Intérieur français Gerald Darmanin, qui a notamment déclaré : « On leur dit, tant que vous ne reprenez pas vos compatriotes, on n’accepte pas vos compatriotes ». 

Interrogé dimanche soir au cours d’une rencontre avec la presse algérienne, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a nié ces chiffres.

 « Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge. Il n’y a jamais eu 7.000, c’est complètement faux », a déclaré le chef de l’Etat en désignant le ministre français de l’Intérieur par son deuxième prénom, Moussa, qu’il porte en hommage à son grand-père, qui a servi dans l’armée française pendant la seconde guerre mondiale comme tirailleur algérien.

« La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés (…) Ils ne vont pas rentrer car ils sont liés au terrorisme. Ils sont venus de Syrie (…) Il y a des binationaux qui n’ont pas de famille ici », a expliqué Abdelmadjid Tebboune.

Au lendemain de ces déclarations, le ministère français de l’Intérieur maintient ses chiffres. Cité par plusieurs titres de la presse française, l’entourage de Gerald Darmanin persiste et signe : quelque 7.730 OQTF ont été prononcées depuis janvier contre des ressortissants algériens.

Quant à la liste de 94 personnes citée par le président Tebboune, le même entourage indique qu’elle concerne uniquement « les profils ultra-prioritaires, ceux fichés pour radicalisation et qu’on considère comme les plus dangereux, qu’on veut renvoyer au plus vite ».

Le nombre de laissez-passer consulaires attribués depuis le début de l’année par l’Algérie, soit « une trentaine », « n’est pas acceptable », a réitéré l’entourage de Gérald Darmanin.

Cette guerre des chiffres survient alors que les relations entre l’Algérie et la France traversent une période de froid glacial, depuis les propos du président Emmanuel Macron sur le système algérien, la nation algérienne et la colonisation.

  • Les derniers articles

close