Politique

Algérie – Espagne : Madrid révèle des contacts entre Bruxelles et Alger

L’Espagne ne désespère pas de voir la crise avec l’Algérie réglée, tout en campant sur sa nouvelle position concernant le conflit au Sahara occidental.

Son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, se dit convaincu que la relation entre les deux pays peut être « réorientée », après dix mois d’une crise provoquée par le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez.

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Celui-ci a effectué en mars 2022 un revirement spectaculaire dans la position de l’Espagne vis-à-vis de la question du Sahara occidental, en décidant de soutenir le plan d’autonomie marocain.

Depuis, les relations se sont détériorées avec l’Algérie qui a procédé, en juin, à la suspension du Traité d’amitié signé avec Madrid en 2002 et au blocage du commerce entre les deux pays. Seul le commerce du gaz et du pétrole s’est poursuivi ces six derniers mois.

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Dans sa dernière sortie médiatique, Albares évoque « l’amitié entre les deux peuples » compte tenu de la relation entre Madrid et Alger, laquelle peut être « réorientée ».

Dans une interview à l’agence Europa Press, le chef de la diplomatie espagnole a réaffirmé que le gouvernement de son pays maintient sa « main tendue » à l’égard d’Alger. Les précédentes tentatives de rapprochement ont essuyé une fin de non-recevoir de l’Algérie.

Albares a réitéré que l’Espagne veut une relation comme celle qu’elle entretient avec ses autres voisins, « guidée par l’amitié » et « basée sur le respect mutuel, les intérêts réciproques et la non-ingérence dans les affaires intérieures ».

Commerce Algérie – Espagne : c’est Bruxelles qui a « les instruments »

Dans ses réponses à Europa Press, le ministre espagnol des Affaires étrangères a reconnu que « l’Algérie est un fournisseur fiable qui respecte toujours ses contrats internationaux », comme elle l’a démontré en matière de gaz même pendant la crise diplomatique entre les deux pays.

Cependant, « il y a encore des opérations commerciales qui restent bloquées », a-t-il souligné. « L’Espagne n’a rien fait pour bloquer ces opérations commerciales (…) Chaque fois que nous détectons une opération bloquée, nous continuons à l’envoyer à la Commission européenne car la politique commerciale est une politique commerciale commune », a-t-il ajouté.

Au début du blocage, Albares s’était rendu à Bruxelles pour obtenir le soutien de la Commission européenne au nom du respect de l’accord d’association signé entre l’UE et l’Algérie. Malgré une déclaration en faveur de l’Espagne du haut représentant pour la politique étrangère, Josep Borelli, lui-même ancien membre du parti socialiste espagnol, l’Algérie est restée inflexible.

Albares reconnaît que Madrid ne peut pas infléchir la position d’Alger et révèle des contacts entre l’Union européenne et l’Algérie.

« C’est l’UE qui a les instruments, tant pour le dialogue que pour la réponse, et il y a des contacts entre les autorités européennes et algériennes », a-t-il indiqué, sans donner de détails sur la nature de ces contacts.

Le gouvernement espagnol s’est retrouvé sous le feu des critiques tant de l’opposition politique que des milieux d’affaires qui ont essuyé des pertes importantes à cause du blocage du commerce.

Aussi, José Manuel Albares émet le souhait que les échanges « reprennent au plus vite » puisqu’ils sont « mutuellement bénéfiques ».

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