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Algérie-Maroc : la triste histoire de Rayan fait oublier les tensions

Algérie-Maroc : la triste histoire de Rayan fait oublier les tensions

Les Américains ont leur « soldat Ryan » sauvé par ses camarades pendant la Seconde guerre mondiale, les Maghrébins ont désormais leur « enfant  Rayan » qui, malheureusement, n’a pas pu être extirpé vivant du fond d’un puits en dépit des efforts de ses compatriotes et des prières de tous les peuples de la région.

Le soldat Ryan c’est du cinéma, de la fiction sortie de l’imagination de Steven Spielberg, et a eu son happy-end. Le petit Rayan, lui, est vrai, comme sont vrais son calvaire et la triste fin qu’il a connue.

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L’enfant marocain de cinq ans coincé pendant plusieurs jours au fond d’un puits, n’a donc pas pu être sauvé, plongeant dans le deuil tous ceux qui, aux quatre coins du Maroc et dans plusieurs pays, priaient pour lui depuis mardi dernier.

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Le sort de l’enfant a ému au-delà des frontières du royaume. En Algérie, les péripéties de la tentative de son sauvetage ont été suivies avec beaucoup d’angoisse.

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Rayan est tombé dans un puits de 32 mètres mardi 1er février, près de chez lui dans la province de Chefchaouen, dans le nord du Maroc. Après s’être assuré qu’il est encore en vie, une opération pour le repêcher a été lancée par les autorités et la population.

Les réseaux sociaux aidant, la nouvelle a fait très vite le tour du pays, puis de tout le Maghreb et même au-delà. L’opération de sauvetage s’est transformée au fil des heures et des jours en un véritable feuilleton suivi en temps réel, minute par minute, dans le moindre détail. Les lives sur les réseaux sociaux se comptent par dizaines, en plus des compte rendus et des directs de nombreux médias du Maghreb, du Moyen-Orient et même d’Europe.

En Algérie, le sort de l’enfant a rappelé celui du jeune Ayache, victime d’un accident similaire en 2018 dans la région de M’sila. Ayache n’avait pas plus de chance que Rayan, mais les tentatives de son sauvetage avaient également tenu en haleine tout le pays.

Même espoir, même angoisse et même douleur

Depuis mardi dernier donc, le drame qui se jouait dans le Rif était suivi dans toutes les régions d’Algérie comme s’il se déroulait dans l’une d’entre elles.

Les lives des pages marocaines sont partagés par les internautes algériens et la moindre information est répercutée en temps réel. Beaucoup de familles algériennes ont veillé, attendant la bonne nouvelle. Toute l’Algérie a prié pour l’enfant et ses parents.

Le sort du petit Rayan a éclipsé le reste de l’actualité. Pendant cinq jours, Algériens et Marocains ont oublié les désillusions de leurs équipes de football respectives en coupe d’Afrique des nations.

Ils ont surtout mis de côté la politique et ses vicissitudes. Les grands influenceurs et de nombreuses personnalités publiques algériennes ont multiplié les prières sur les réseaux sociaux. Parmi elles, le commentateur sportif Hafid Derradji qui, il y a quelques jours, faisait l’objet d’attaques de certains internautes marocains. L’enfant du Rif a transcendé les clivages et fait oublier les rancunes.

Les prières, puis les hommages, ne se comptent plus. Ryad Mahrez, Ismaël Bennaceur, Cheb Khaled, Soolking et beaucoup de personnalités d’horizons divers ont exprimé leur douleur.

Pendant ces cinq jours de février 2022, les peuples du Maghreb ont partagé le même espoir et la même angoisse puis, hélas, la même douleur.

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