Politique

Algérie – pays du Golfe : le message de Tebboune

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a effectué cette semaine une tournée dans les pays du Golfe qui l’a mené au Qatar et au Koweït. Une visite qui vient confirmer l’importance qu’accorde l’Algérie à ses relations avec cette région du monde arabe.

Élu en décembre 2019, M. Tebboune a effectué quatre visites officielles à l’étranger, dont trois dans les pays du Golfe et une en Tunisie voisine. La première visite d’État du président algérien a été effectuée en Arabie Saoudite, en février 2020, moins de deux mois après son entrée en fonction.

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Lors de sa récente tournée au Qatar (samedi-lundi 22 février) et au Koweït (mardi et mercredi 23 février), M. Tebboune a adressé un message et tenu à lever les équivoques quant à la position de l’Algérie vis-à-vis de ce qui se passe dans la région.

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« Nous, dans le Maghreb arabe, nous essayons de nous rapprocher des pays du Golfe et de les défendre car ce qui touche le Koweït, le Qatar ou l’Arabie Saoudite, touche l’Algérie, chose que nous n’accepterons jamais », a-t-il déclaré au cours d’une rencontre avec les membres de la communauté algérienne établie au Koweït.

« Personne ne peut dicter à l’Algérie sa conduite »

Une déclaration qui survient dans un contexte de tensions dans le Golfe suite aux attaques fréquentes des rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, contre l’Arabie saoudite et récemment contre les Emirats arabes unis.

Ces derniers mois, le Maroc et Israël ont tenté d’entraîner l’Algérie dans le conflit des pays du Golfe et des Occidentaux avec l’Iran.

En août 2021, le ministre israélien des Affaires étrangères avait accusé, à partir du territoire marocain, l’Algérie de « rapprochement » avec l’Iran. Yaïr Lapid avait indiqué avoir évoqué avec son homologue marocain leur « inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine ».

Les accusations d’accointances de l’Algérie avec l’Iran et de soutien du Hezbollah libanais au front Polisario sont devenues une rengaine à laquelle personne n’accorde de crédit, y compris dans les pays du Golfe.

Interrogé le jour même où il a annoncé la rupture des relations avec le Maroc, le 24 août, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra avait évoqué « des propos ridicules qui ne méritent pas de réponse ».

« Personne ne peut dicter à l’Algérie sa conduite. Les relations économiques avec l’Iran sont modestes à cause de l’embargo, la relation politique est là, nous respectons l’Iran et son histoire », avait-il dit.

Par ailleurs, l’Algérie a systématiquement dénoncé et condamné dans les termes les plus fermes les attaques menées à partir du Yémen par les rebelles Houthis contre l’Arabie saoudite et récemment contre les Emirats arabes unis.

Concernant le sommet arabe d’Alger, que les deux nouveaux alliés, le Maroc et Israël, ne voient pas d’un bon œil, la réponse est encore venue d’un pays du Golfe, le Koweït en l’occurrence. « Le Koweït sera le premier à aller au sommet d’Alger et le dernier à le quitter », a déclaré le ministre koweïtien des Affaires étrangères au cours d’un point de presse conjoint avec son homologue algérien en janvier dernier.

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