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« Allah Akbar », la nouvelle polémique qui ébranle la France

« Allah Akbar », la nouvelle polémique qui ébranle la France

Crier « Allah Akbar » est-il une façon d’apporter un soutien au terrorisme, voire d’exprimer une haine des juifs, de l’antisémitisme ?

 Tel est le débat auquel est réduite toute la France au lendemain d’une marche de soutien au peuple palestinien au cours de laquelle des manifestants ont scandé cette expression.

La marche, qui a eu lieu place de la République à Paris jeudi soir, était elle-même sujette à tiraillement et controverse.

D’abord interdite par la police, elle a finalement été autorisée in extremis par le tribunal administratif de Paris.

Le Conseil d’État, plus haute juridiction de France en matière administrative, avait rejeté mercredi l’interdiction systématique des marches pro-palestiniennes décrétée par le même ministre, estimant qu’il appartenait aux préfets d’évaluer « au cas par cas » le risque que font encourir ces manifestations à l’ordre public.

« Eh bien les gens peuvent manifester, j’espère que cette manifestation sera pour la Palestine et ne sera pas pour la haine Des juifs », a réagi le ministre  de l’Intérieur Gérald Darmanin à la décision du tribunal administratif.

La marche à donc eu lieu et il se trouve que certains des participants ont crié « Allah Akbar », déclenchant une autre polémique qui s’ajoute à toutes celles en lien avec la situation en Palestine et en Israël.

C’était le sujet de nombreux plateaux vendredi soir.

Des personnages de droite et d’extrême-droite et des chroniqueurs proches de cette mouvance ont crié au scandale, soulignant que cette expression est criée systématiquement à chaque attentat terroriste, dont justement celui qui a coûté la vie à un professeur de français dans la ville d’Arras et qui, avant la manifestation de jeudi soir, venait juste d’être enterré.

Allah Akbar, la dernière trouvaille pour stigmatiser les musulmans de France 

Pour Jean Messiha, chroniqueur proche d’Eric Zemmour, Allah Akbar est un mot qu’on prononce dans la foi musulmane, mais dont le sens diffère selon que l’on le prononce dans une mosquée ou dans l’espace public.

 « Dans l’espace public c’est un cri de guerre », lâche-t-il sur le plateau de CNews.

« C’est vous qui associez le mot Allah Akbar au terrorisme », rétorque l’écrivaine Rose Ameziane à Jean-Marc Morandini, toujours sur CNews.

Sur BFMTV, Charles Consigny, écrivain et avocat, a relevé qu’ « aucun terroriste n’a crié alléluia, en revanche il y a beaucoup de terroristes qui ont crié Allah Akbar en commettant leur crime ».

 « Ça me paraît évident que cette expression est exploitée de manière guerrière », en déduit-il.

« Allah Akbar fait partie de leur vocabulaire et c’est une manière aussi pour eux de commémorer ce qui s’est passé », lui répond Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue Regards.

Partisan d’Israël, Julien Dray, un des fondateurs de SOS Racisme, y est allé aussi de son tweet pour dénoncer l’usage de cette expression dans une manifestation pro-palestinienne.

« Ce soir, les milliers de personnes qui ont crié Allah Akbar ont donc repris à leur compte le cri des assassins du jeune professeur ou des victimes du Batackan. C’est bien que ces manifs se tiennent car chacun peut désormais juger », a écrit Julien Dray.

« Allah Akbar » signifie « Dieu est grand »,  et c’est une expression qui est utilisé par les musulmans « de nombreuses fois par jour, dans la prière et dans l’appel à prière et dans le Coran », répond Asif Arif, écrivain et avocat au barreau de Paris, au message  de Julien Dray.

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