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Bac 2023 en Algérie : l’internet sera-t-il de nouveau coupé ?

Bac 2023 en Algérie : l’internet sera-t-il de nouveau coupé ?

En Algérie, les épreuves du BAC riment depuis plusieurs années avec les coupures d’internet qui est la solution adoptée par les autorités pour lutter contre la triche durant les épreuves de cet important examen.

Pour cette année 2023, l’examen du BAC est prévu du dimanche 11 au jeudi 15 juin. Les autorités vont-elles recourir aux coupures d’internet pendant cette période ?

La veille du lancement des épreuves de cet examen, le gouvernement n’a rien dit sur ce point précis. Avant le lancement du Bem lundi 5 juin, les autorités ont averti que les tricheurs aux examens seront durement sanctionnés.

Avec la généralisation de l’utilisation des réseaux sociaux, la triche a pris des proportions importantes ces dernières années à l’examen du Bac en Algérie.

Face aux candidats tricheurs, la solution radicale consiste à couper carrément internet durant les épreuves.

Bac : que fair pour lutter contre la triche ?

Néanmoins, cette méthode de lutte contre la triche est pénalisante pour les utilisateurs d’internet et l’économie nationale.

Pour les entreprises notamment les petites qui ne disposent pas de connexion spéciale, il n’est pas évident de travailler dans de telles conditions.

Contactés par TSA ce samedi, Messaoud Boudiba porte-parole du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique de l’éducation (Cnapeste) et Boualem Amoura, secrétaire général Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation, Satef, partagent le même constat sur les coupures d’internet pendant le Bac.

Pour Messaoud Boudiba, il s’agit d’une « solution pénalisante » pour beaucoup d’Algériens contraints d’être privés d’internet pendant cinq jours.

« Ça fait longtemps qu’on dit qu’il n’est pas possible d’affronter un problème technologique avec des méthodes traditionnelles et qui en plus pénalisent les gens », a-t-il déclaré.

Le porte-parole du Cnapeste estime qu’il y a d’autres moyens qui peuvent être utilisés sans recourir aux coupures.

« Il faut installer des brouilleurs dans les centres d’examen. C’est une solution qui permet d’isoler le centre d’examen sans pénaliser le reste de la société », a-t-ajouté en rappelant que lors des épreuves du Bem 2023 « il n’y a pas eu de coupures mais une baisse du débit d’internet ».

Les syndicats recommandent des coupures ciblées

Pour sa part, Boualem Amoura « espère » qu’avec « les lois promulguées pour lutter contre la triche, il ne va pas y avoir de coupures pendant le Bac ».

Abordant dans le même sens que Messaoud Boudiba, Boualem Amoura évoque la possibilité de passer le Bac sans les coupures d’internet.

« C’est pénalisant pour les Algériens de rester sans internet pendant toute une semaine. On nous avait promis des brouilleurs dans chaque centre d’examen mais rien n’a été fait malheureusement », regrette le SG du Satef.

Boualem Amoura est également revenu sur les lois criminalisant la triche au Bac estimant que « mettre en prison un adolescent parce qu’il a triché dans un examen » ne constituait pas une « solution ».

M. Amoura recommande de recourir à « la radiation » ou bien à « l’orientation vers la formation professionnelle » mais pas à la « prison ».

Boualem Amoura estime que « tout est fait pour encourager la triche » au Bac en Algérie, note-t-il. Il cite parmi les causes de l’ampleur prise par ce phénomène, la conception des sujets basés sur « la mémorisation au détriment de l’analyse » ainsi que la durée des examens du Bac. « Cinq jours de stress permanent, c’est beaucoup pour des adolescents ».

Le secrétaire général du Satef rappelle les discussions des partenaires sociaux du secteur de l’éducation avec l’ancienne ministre Nouria Benghabrit qui avaient abouti à un consensus sur l’idée d’une réforme du Bac dans le cadre d’une refonte du système éducatif algérien.

« Nous étions arrivés à l’idée de recourir à une fiche de synthèse dès la deuxième année secondaire pour les matières non-essentielles de sorte à les comptabiliser comme moyenne d’une seule matière pour que les candidats, quelle que soit la filière, passent uniquement les matières essentielles durant les épreuves du Bac en trois jours seulement », détaille-t-il.

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