Économie

Carburants en Algérie : l’ARH juge « nécessaire » de revoir les prix

L’Algérie est l’un des pays où les carburants sont les moins chers au monde. L’essence coûte 45,87 dinars le litre, soit 0,31 euros, contre près de deux euros en France. Pour le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) Rachid Nadil, le prix bas des carburants encourage leur consommation.

“La baisse des prix de ces produits encourage leur consommation », a-t-il dit dans un entretien à la Chaîne III de la Radio algérienne.

Le patron de l’ARH juge « nécessaire » de revoir leur marge commerciale et propose d’appliquer le système des subventions directes au profit des « catégories sociales et ménages à faible et moyen revenus”, selon le compte rendu de l’agence officielle.

Aujourd’hui, la subvention des carburants en Algérie, pays producteur de pétrole et de gaz, bénéficie à l’ensemble de la population.

En outre, le président de l’ARH a indiqué que la consommation des carburants en Algérie a augmenté de 3% en 2022 pour atteindre près de 17,7 millions de tonnes.

Cette hausse s’explique selon lui par la reprise économique enregistrée dans le pays, notamment les secteurs des services et de l’industrie.

Dans un entretien à l’APS, M. Nadil a précisé que “cette croissance de la consommation devrait se poursuivre durant les années à venir, pour atteindre environ 41 millions de tonnes à l’horizon 2050, avec une augmentation annuelle d’environ 3 millions de tonnes”, soulignant que “les capacités de production nationales peuvent répondre à cette demande”.

Il a ajouté qu’au cours de la période de référence, la consommation de diesel avait atteint 10,1 millions de tonnes (une hausse de plus de 4% par rapport à 2021), estimant que cette consommation “devrait continuer d’augmenter à la faveur de la croissance économique enregistrée en Algérie”.

“La capacité de production de diesel est estimée à 9 millions de tonnes par an, et devrait atteindre 12,5 millions de tonnes à l’horizon 2030, avec l’entrée en service, en 2028 à Skikda, du projet de conversion du fioul en diesel, qui contribuera à augmenter la production de près de 4 millions de tonnes”, a-t-il fait savoir.

La consommation de gaz de pétrole liquéfié-carburant (GPL-c) a, quant à elle, augmenté de 20%, atteignant 1,5 million de tonnes en 2022, contre 1,2 million de tonnes en 2021, et ce, grâce aux efforts consentis par différents acteurs depuis plusieurs années pour promouvoir ce produit éco-responsable proposé au consommateur à un prix très attractif (9 DA/litre) par rapport aux autres types de carburant.

En revanche, la consommation d’essence a baissé de 2,26%, à 3,3 millions de tonnes, contre 3,4 millions de tonnes en 2021. Une baisse qui s’explique par l’augmentation de la consommation de GPL-c, qui devrait atteindre 6,8 millions de tonnes d’ici 2050, sachant que la capacité de production de ce carburant est estimée actuellement à 4 millions de tonnes par an.

Par ailleurs, la consommation de Kérosène s’élève à 468.000 tonnes en 2022 contre 297.000 tonnes en 2021, soit une augmentation de 58%, tandis que celle de carburant marin est de 219.000 tonnes.

La consommation de butane et de propane a diminué de 2,26 %, à 1,34 million de tonnes, et celle de bitume de 20 %, à 619.000 tonnes.

Dans ce cadre, M. Nadil a salué “les efforts consentis par les cinq raffineries actuelles qui peuvent porter leur production à 300.000 tonnes par an, outre le plan de Sonatrach pour 2025 visant à augmenter la production à 500.000 tonnes”.

“Il incombe aux citoyens de rationaliser leur consommation, en vue d’économiser et d’exporter ce carburant vers les marchés extérieurs pour générer des devises qui profitent à l’économie nationale et au citoyen”, a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Nadil a indiqué que l’ARH lancera, dans les jours à venir, une plateforme dédiée aux investisseurs désirant obtenir des autorisations, dans le but de réduire les délais d’étude des dossiers et d’établir un contact direct entre l’Autorité et l’opérateur économique, en sus de la mise en place d’un plan d’organisation interne pour définir les sites des installations pétrolières afin d’aider à l’élaboration d’un plan national pour les investissements pétroliers.

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