Économie

Citibank célèbre vingt ans de présence en Algérie, son principal marché au Maghreb

Citigroup, et sa filiale Citibank créée il y a plus de deux siècles, est l’une des plus grandes banques du monde. Cette banque d’investissement multinationale fait partie des neuf banques considérées comme les plus systémiquement importantes pour l’économie mondiale. Le groupe Citi couvre 160 pays et juridictions et sa présence s’étend dans 98 pays, faisant de son réseau « le plus grand avantage concurrentiel », selon l’un de ses hauts responsables.

Sa succursale algérienne, Citibank N.A. Algeria, célèbre en 2018 vingt ans d’existence dans le pays, après avoir été présente depuis 1991 sous forme de bureau de liaison. Citibank est l’une des vingt banques en tout s’activant actuellement en Algérie, et l’unique banque américaine. Cependant, malgré cette présence continue sur la durée, Citibank demeure trop peu connue des Algériens.

Le pétrole mais aussi d’autres secteurs

« Les gens pensent souvent que nous ne travaillons qu’avec le secteur pétrolier et parapétrolier », explique Ramz Hamzaoui, responsable pays de Citibank en Algérie, dans un entretien accordé à TSA à l’occasion du Sommet des médias et communauté organisé par Citi ce mardi à Dubaï, aux Emirats arabes unis. « Le pétrole, et le parapétrolier, est important mais il est loin de représenter même la moitié de notre portefeuille. Il n’est pas le plus important », estime M. Hamzaoui.

Rappelant que la banque dispose d’une agence à Hassi Messaoud et qu’elle a « toujours soutenu » la clientèle dans le secteur pétrolier et parapétrolier, Ramz Hamzaoui affirme cependant que Citibank possède « une clientèle très diversifiée, et des champs d’intervention très diversifiés » en Algérie.

« Nous travaillons avec le secteur pharmaceutique, le secteur des biens d’équipement, des biens de consommation courants, le secteur agroalimentaire… Aujourd’hui le secteur pharmaceutique est très important. Il y a beaucoup d’investissements de multinationales en Algérie pour augmenter la production de pays », explique-t-il.

Un bilan « positif » en Algérie

Revenant sur les vingt années de présence de la succursale de Citibank en Algérie, Ramz Hamzaoui y dresse un bilan positif. « Nous avons d’abord accompagné nos clients globaux. Citibank a la chance d’avoir un portefeuille client, notamment des multinationales, très important. Ces clients s’intéressent à l’Algérie. Ces clients ont investi en Algérie, ont développé des activités en Algérie, ont créé de la valeur en Algérie, et ont créé des emplois en Algérie », affirme M. Hamzaoui.

« Citibank les a accompagné en fournissant des services bancaires, des financements que ce soit de l’exploitation ou de l’investissement, et en facilitant leur présence. C’est un élément positif. Nous avons joué un rôle dans la facilitation de l’arrivée de ces investisseurs et de ces acteurs économiques en Algérie », explique le responsable.

Le Chief Country Officer de Citibank en Algérie a également rappelé la collaboration entre sa banque et le secteur public algérien du temps où le pays avait encore recours aux financements internationaux.

« Nous avons beaucoup travaillé avec le secteur public en Algérie jusqu’en 2009, du temps où l’Algérie avait encore recours aux financements internationaux », indique-t-il. « Nous avons fait pas mal de financements structurés pour Sonelgaz, pour Sonatrach, pour Air Algérie. Nous nous félicitons pour cette action », affirme Ramz Hamzaoui.

Disant « accepter et comprendre » que l’Algérie ait décidé de ne plus en avoir recours, le responsable de la banque indique cependant que Citibank « espère qu’à l’avenir il y aura d’autres possibilités de collaboration avec le secteur public algérien ». « Pas seulement en termes de recours aux financements internationaux. Il y a d’autres possibilités que nous pouvons offrir et que nous explorons », élabore-t-il.

M. Hamzaoui s’est par ailleurs félicité de la relation que continue à entretenir Citibank avec Sonatrach, « notamment au niveau de ses activités internationales ». Le responsable de Citibank en Algérie a également vanté la « relation grandissante » développée par la banque avec le secteur privé en Algérie. « Le secteur privé s’est développé durant ces vingt dernières années. C’est un secteur jeune par rapport aux pays voisins, il est plus récent », explique Ramz Hamzaoui.

« A la faveur de la taille du marché, le privé se développe rapidement. Il se structure et se professionnalise de plus en plus. Nous avons un certain nombre d’acteurs du secteur privé algérien que nous accompagnons et nous cherchons à développer plus ce volet de notre activité », indique le responsable.

« Engagement stratégique » en Algérie

Signe que l’Algérie revêt une importance majeure pour Citigroup et Citibank, Ramz Hamzaoui occupe également le poste de directeur général pour l’Afrique du Nord, ayant ainsi à sa charge en plus de l’Algérie les activités de Citi au Maroc et en Tunisie.

« Au niveau de la région Afrique du Nord dont je suis responsable, l’Algérie est le marché le plus important pour Citi. D’assez loin », indique M. Hamzaoui. « Ce n’est pas une surprise, compte tenu que l’Algérie dispose du plus gros PIB de la région », rappelle le responsable. L’importance de l’Algérie pour Citibank dépasse le simple cadre de l’Afrique du Nord, et s’étend à toute la région Moyen-Orient Afrique du Nord. « Dans la région Mena, il y a les Émirats, l’Égypte, et après c’est entre l’Algérie et le Pakistan dans un mouchoir de poche », détaille M. Hamzaoui.

Pour l’avenir, Citibank aspire à continuer à se développer dans le pays, notamment en travaillant davantage avec le secteur public. « On espère continuer notre développement en Algérie. On aimerait pouvoir travailler plus avec le secteur public car les entreprises publiques représentent une part importante du PIB », avance Ramz Hamzaoui.

« Nous pensons que l’un des intérêts pour un pays d’ouvrir son marché financier et son marché bancaire à des acteurs étrangers, c’est quand même de stimuler une certaine concurrence, d’amener un certain savoir-faire et pourquoi pas le mettre au service du secteur public qui est très important », affirme le responsable.

« Notre engagement en Algérie est un engagement stratégique », soutient M. Hamzaoui. Un sentiment partagé par son supérieur Atiq Rehman, Responsable de Citigroup dans la région Afrique – Moyen Orient, qui estime que « l’Algérie est l’une des opportunités les plus intéressantes du futur ».

« Si vous pensez à la population, à la taille de l’économie, à la force des capacités financières du pays, l’Algérie représente une opportunité fantastique », affirme M. Rehman. « L’Algérie a beaucoup de potentiel pour l’avenir. Nous avons beaucoup investi en Algérie. Nous avons inauguré il y a deux ans de nouveaux bureaux flambants neufs et nous employons 120 personnes. Nous sommes très heureux d’être en Algérie et très enthousiastes pour l’avenir », conclut Atiq Rehman.

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