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Covid-19 en Algérie : « La crise de l’oxygène perdure toujours »

Covid-19 en Algérie : « La crise de l’oxygène perdure toujours »

La 3e vague de la pandémie de covid-19 qui frappe l’Algérie cet été a particulièrement été meurtrière à cause notamment de la virulence du variant Delta.

Les praticiens et les citoyens ont été pris de panique d’autant que les patients qui sont infectés désaturent très rapidement et réclament des quantités importantes d’oxygène.

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La production nationale d’oxygène, qui a pourtant été multipliée par trois en un an, n’a pas suffi pour répondre à la très forte demande des hôpitaux.

Des médecins rapportent que des malades meurent par manque d’oxygène et les scènes d’infirmiers ou de garde-malades se ruant sur les bouteilles d’oxygène ont choqué les Algériens.

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Cette crise aiguë de l’oxygène a donné lieu à un élan de solidarité citoyenne inédit pour acquérir des concentrateurs et des générateurs d’oxygène en vue de venir en aide aux structures de santé qui en manquent terriblement.

Les autorités publiques prises de court ont entrepris des mesures urgentes en vue de l’acquisition de plusieurs milliers de concentrateurs et de générateurs d’oxygène. L’Etat a aussi entrepris d’importer 100.000 litres d’oxygène par bateaux, d’augmenter la production nationale d’oxygène qui passera de 360.000 litres actuellement à 470.000 après l’entrée en service d’une usine de production à Oran.

« Il y a encore une tension sur l’oxygène »

Cependant, malgré toutes ces mesures, la crise est loin d’être jugulée comme nous le confirment des spécialistes.

« Au niveau des hôpitaux, il y a toujours la pression sur les lits et on n’arrive pas à hospitaliser tous les malades », affirme le Pr Salah Lellou, chef de service pneumologie à l’EHU Oran.

« Pour ceux qui peuvent se procurer des concentrateurs ou bien des obus d’oxygène, je préfère les suivre chez eux », ajoute-t-il. « Il y a encore une tension sur l’oxygène », poursuit le spécialiste, ajoutant : « le problème est certes en train d’être réglé mais la tension persiste encore ».

« Les malades qu’on n’avait pas pu hospitaliser (au plus fort de la crise) et qui ont pu tenir, sont en train de revenir », souligne le Pr Lellou qui fait part d’une persistance de la demande sur l’oxygène.

En cause toujours, le variant Delta du covid-19 à l’origine des formes sévères qui touchent également les jeunes. Ces derniers forment une bonne partie des malades hospitalisés bien qu’ils n’aient aucune comorbidité. Même constat chez le Dr Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Boufarik et président de la Société algérienne d’infectiologie.

 « La crise de l’oxygène perdure toujours », déplore-t-il. « Il y a une quinzaine de jours, avec le pic épidémique qu’on a connu et la forte consommation d’oxygène, avec la décrue qui s’amorce, on ne devrait normalement pas avoir de problème », relève l’infectiologue.

 « Malgré l’importation de l’oxygène par bateaux tous les deux jours, des concentrateurs et des centrales (générateurs) d’oxygène, on est encore face à une livraison d’oxygène aléatoire. Tout le temps, les quantités livrées  s’avèrent insuffisantes », déplore le Dr Yousfi.

« Il y a eu une importation importante d’extracteurs d’oxygène, mais je rappelle que ce ne sont pas ‘’LA’’ solution. La persistance de la crise de l’oxygène prouve que l’offre est toujours inférieure à la demande », conclut Dr Mohamed Yousfi.

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