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Covid-19 en Algérie : « Nous sommes toujours en état d’alerte »

Covid-19 en Algérie : « Nous sommes toujours en état d’alerte »

L’Algérie qui a enregistré mercredi 28 juillet un record historique de 1927 cas quotidiens de covid-19, connait actuellement une décrue de la pandémie, mais les spécialistes mettent en garde contre une nouvelle flambée.

Le 9 août, la courbe des contaminations est revenue sous la barre des 1 000 cas quotidiens, pour se stabiliser depuis quelques jours dans un plateau de 500 cas par jour.

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« Les chiffres ont baissé mais là on remarque une certaine stabilité des chiffres au-dessus de 500 cas. Mais ce n’est pas ce qui inquiète : ce sont plutôt les nombres de décès et des personnes en réanimation. Nous sommes toujours en état d’alerte. Nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle hausse des cas positifs », prévient le Pr Idir Bitam, spécialiste des maladies transmissibles et des pathologies tropicales.

L’amélioration de la situation sanitaire a-t-elle entraîné dans son sillage une baisse de l’engouement des Algériens pour la vaccination contre le covid-19 ?

Le Pr Bitam adhère à cette possibilité, tout en affichant sa crainte que le niveau de l’immunité collective de « 40-50 % au minimum » ne puisse pas être atteint en Algérie.

« Là on n’est pas à 10 %. On est à 4 millions de vaccinés à une seule dose, et à peine à 1 million de personnes qui ont reçu une vaccination complète », détaille le Pr Idir Bitam. « Trop peu par rapport au nombre d’habitants », relève-t-il.

Les mises en garde du Pr Zidouni

Pour sa part, le Pr Noureddine Zidouni considère que la baisse des contaminations au covid-19 doit inciter les autorités sanitaires à intensifier le travail de persuasion de la population à se faire vacciner.

« Il faut encourager la vaccination pour qu’il n’y ait pas de rebond des contaminations », exhorte-t-il. « Il ne faudrait pas que les pouvoirs publics rassurent à tort, encore une fois, la population », met en garde le pneumologue au CHU de Béni Messous (Alger) qui considère comme prématurée la réouverture des plages et des lieux de loisirs.

Cette dernière a donné lieu à des concentrations immenses de populations dans les plages notamment au mépris des mesures sanitaires.

« Ce n’est pas très bien réfléchi, critique-t-il. Il faut deux à trois semaines de baisses consécutives  qui traduisent une diminution de la densité de la transmission pour envisager » une telle option.

Le Pr Zidouni considère que la décision d’élargir le déconfinement partiel à tout le territoire national n’est pas pertinente.

« Il faut prendre des décisions au cas par cas. Dans une région on peut déconfiner dans une semaine, et dans l’autre dans deux semaines, etc. La décision doit être réfléchie et doit se baser sur des données validées et elle doit être faite au cas par cas selon l’analyse de la décrue », a indiqué le Pr Zidouni.

L’option de l’ivermectine

Le spécialiste appelle à accélérer la vaccination contre le covid-19 à l’approche de la rentrée sociale et du retour des élèves à l’école.

« Il faut accélérer la cadence le plus rapidement et le plus largement à tous les personnels de l’Éducation nationale afin de diminuer la densité de transmission de l’infection et envisager peut-être de vacciner de la population de 15 à 18 ans », propose le Pr Zidouni.

La décision d’autoriser les pharmaciens d’officine à effectuer la vaccination est saluée par le pneumologue dans la mesure où elle s’inscrit dans la stratégie de vaccination de masse.

Enchaînant, le Pr Zidouni appelle à impliquer également les médecins libéraux pour assurer une couverture vaccinale maximale.

Le Pr Noureddine Zidouni tient à renouveler son appel au comité scientifique et au ministère de la Santé à se pencher sur l’utilisation de l’antiparasitaire ivermectine utilisé dans le traitement contre le covid dès l’apparition des premiers symptômes.

« L’Inde a distribué massivement l’ivermectine. Maintenant on ne parle plus de la catastrophe sanitaire dans ce pays (durement touchée par une vague meurtrière de la pandémie) », argue le Pr Zidouni. « Je demande aux autorités de prendre position sur la possibilité d’utiliser ce traitement qui a montré son efficacité dans beaucoup de pays », a exhorté le pneumologue.

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