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Covid-19 : Il faut rendre « obligatoire » la vaccination des enseignants

Covid-19 : Il faut rendre « obligatoire » la vaccination des enseignants

La décision, prise mardi soir, par le ministère de l’Éducation nationale (MEN) d’avancer d’une semaine les vacances d’hiver pour les élèves des trois cycles, à cause de la pandémie de Covid, a surpris la communauté éducative.

 C’est donc logiquement que le président du Syndicat national des directeurs d’écoles primaires (Snadep), Betticha Abdelaziz, parle d’une décision unilatérale.

| Lire aussi : Covid : « On ne comprend pas pourquoi les Algériens refusent le vaccin »

M. Betticha n’a pas fait part de fermeture d’écoles à cause de cas de Covid, assurant que le MEN n’a pas associé son syndicat avant l’annonce de mardi soir. Sur quoi s’est basé le MEN pour revoir le calendrier des vacances ?  Les cas d’écoliers contaminés par le Covid et ayant, selon le ministère, nécessité la fermeture d’école, ont-ils été ressentis par les services hospitaliers ?

« Tout dépend des régions. Ici en Oranie, je n’ai pas eu connaissance d’enfants touchés par la Covid. J’ai cependant appris que des cas avérés ont été détectés dans un établissement scolaire à Tizi-Ouzou et ayant nécessité sa fermeture », a déclaré à TSA, le Pr Salah Lellou, chef de service de pneumologie à l’EHU d’Oran.

Les spécialistes sont formels sur un point : les enfants atteints par le Covid développent généralement des formes bénignes voire asymptomatiques. « Le problème c’est qu’ils transmettent facilement la maladie », fait observer le spécialiste.

Le Professeur en pédiatrie, Mostefa Khiati, appelle à rendre obligatoire la vaccination pour les enseignants et les professionnels du secteur tout en jugeant qu’il n’y a pas lieu de le faire en ce qui concerne les enfants.

« Le ministère de l’Éducation est en bonne position pour exiger que le personnel éducatif soit vacciné d’autant qu’il y a suffisamment de vaccins », a-t-il observé.

Obligation vaccinale pour les enseignants

Le président de la Société algérienne d’infectiologie (SAI), le Dr Mohamed Yousfi, pointe une absence de dépistage. « Lorsqu’on ne dépiste pas, cela veut dire que le virus est en train de circuler parmi les enfants qui le font circuler à leur tour », précise-t-il, relevant que les mesures de prévention devaient être appliquées « dès la rentrée ».

Selon l’infectiologue, les cas détectés dans les écoles « sont l’arbre qui cache la forêt » en l’absence de « dépistage systématique ».

Pour sa part le Pr Mostefa Khiati estime que la situation épidémiologique « ne justifie pas la fermeture des écoles ». « À en juger par le nombre de personnes atteintes par le Covid, nous avons une situation épidémiologique qui est relativement stable », a-t-il argué.

« Il y a eu un protocole sanitaire qui a été élaboré et le ministère de l’Éducation a donné son accord. Normalement cela devait se voir », ajoute le Pr Khiati, en référence à l’absence de mesures barrières dans les établissements scolaires, un point sur lequel les syndicats du secteur ont déjà alerté.

Les spécialistes mettent en cause une campagne de sensibilisation insuffisante en faveur de la vaccination de certains corps de métier. « Il y a des catégories pour lesquelles la vaccination doit être obligatoire comme les personnels de la santé et de l’éducation », plaide le Pr Lellou.

Et la meilleure méthode, selon lui, pour faire passer la pilule c’est d’instaurer le pass sanitaire pour accéder aux lieux publics. Un avis que défendent, mordicus, le président de la Forem, le Pr Mostefa Khiati et le Dr Mohamed Yousfi.

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