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Covid-19 : l’Algérie a-t-elle réglé la crise de l’oxygène ?

Covid-19 : l’Algérie a-t-elle réglé la crise de l’oxygène ?

La 3e vague du Covid qui a frappé de plein fouet l’Algérie l’été dernier a provoqué une grave crise d’oxygène dans les hôpitaux avec des répercussions lourdes sur les malades.

Alors que le pays amorce progressivement la 4e vague, la leçon a-t-elle été tirée de l’épisode douloureux de la 3e vague ? Nous avons posé la question à trois spécialistes qui ont rassuré sur la disponibilité de l’oxygène, après les mesures prises par le ministère de l’Industrie pharmaceutique en vue d’augmenter la production de ce produit.

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« En principe, il y a suffisamment d’oxygène. Des dispositions ont été prises en matière de disponibilité de l’oxygène puisqu’il y a beaucoup d’unités de production privées qui opèrent ici à Oran », souligne le Pr Salah Lellou, chef de service pneumologie à l’EHU d’Oran.

Le Pr Abderrazak Bouamra, épidémiologiste au CHU de Tipaza, se veut lui aussi rassurant : « La production d’oxygène a augmenté. Je pense que cette fois-ci il n’y aura pas de problème. Les hôpitaux ont été pourvus en équipements afin de disposer de quantités importantes ».

S’agissant de l’état des canalisations à oxygène dans les établissements hospitaliers, le Pr Bouamra estime que le problème qui s’était posé à hôpital de Koléa a été résolu. « Tout a été refait », affirme le spécialiste.

Même assurance du côté du CHU de Béni-Messous (Alger) qui ne connaît pas de problème de disponibilité de l’oxygène, selon le chef de service pneumologie de cet hôpital de la capitale, le Pr Noureddine Zidouni. Le spécialiste écarte le scénario de la pénurie de l’été dernier. « Il y a eu des propos rassurants de la tutelle à un niveau élevé que le problème a été résolu et que c’est pris en considération », a indiqué le Pr Zidouni.

« Il y a des hôpitaux où l’oxygène n’arrivait pas aux lits des malades »

Si la disponibilité de l’oxygène n’est pas remise en cause, il subsiste des appréhensions quant à l’état des installations censées transporter l’oxygène jusqu’au lit du malade.

« Le seul problème, à mon avis, c’est de faire en sorte que l’oxygène arrive aux lits des malades », expose le Pr Salah Lellou. « Or, il y a beaucoup d’installations qui sont vétustes. Il y a des hôpitaux où l’oxygène n’arrivait pas aux lits des malades à cause des canalisations défectueuses », explique le spécialiste qui s’interroge sur l’état des générateurs d’oxygène importés. « Il faut vérifier tout cela avant que la vague ne submerge les hôpitaux », a-t-il exhorté.

Pour le Pr Zidouni, l’enjeu est de faire en sorte que les malades n’aillent pas en réanimation et ne soient par conséquent pas amenés à être mis sous oxygène. « J’espère qu’on n’aura pas de malades à mettre sous oxygène », ajoute le Pr Zidouni qui regrette « une insouciance en amont » quant à traiter les malades précocement.

« Tous les malades que j’ai traités précocement par l’association de l’hydroxychloroquine et l’azithromycine ont guéri tout en maintenant une forme bénigne de Covid. Je n’ai pas observé un seul passage à une forme sévère », martèle le spécialiste.

La 3e vague causée par le variant Delta a été fulgurante. Les malades réclamaient davantage d’oxygène au point d’exploser la demande.

Pour remédier au problème d’oxygène, des initiatives privées ont vu le jour pour importer de toute urgence des concentrateurs d’oxygène. Les pouvoirs publics ont également acquis des milliers de concentrateurs répartis sur toutes les wilayas.

Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a annoncé en août dernier la mise en place de générateurs d’oxygène dans les hôpitaux pour lesquels tout un programme a été mis en place. Depuis lors, la pression sur l’oxygène s’est nettement réduite sur fond de reflux de la courbe épidémique.

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