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Crise Algérie-Espagne : l’UE revient à la charge

Crise Algérie-Espagne : l’UE revient à la charge

L’Union européenne a réagi une deuxième fois ce vendredi 10 juin à la décision de l’Algérie de geler le Traité d’amitié et le commerce extérieur avec l’Espagne.

Mercredi, la présidence de la République algérienne a annoncé la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qui a été conclu avec l’Espagne en 2002, en signe de protestation contre la décision de Madrid de changer radicalement de position sur le conflit au Sahara occidental.

Le 18 mars, le cabinet royal du roi du Maroc Mohamed VI a annoncé que le gouvernement espagnol a apporté son soutien au plan d’autonomie pour les territoires occupés du Sahara occidental, mettant fin ainsi à la neutralité espagnole dans ce conflit.

Le lendemain, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid, avec effet immédiat, avant de critiquer ensuite sévèrement le revirement espagnol, tout en promettant des représailles économiques et politiques.

Le 8 juin, l’Algérie est passée à l’acte, en annonçant la suspension du Traité avec l’Espagne, et la suspension des domiciliations bancaires des opérations d’importations et d’exportations de et vers l’Espagne, l’un de ses plus importants partenaires commerciaux dans le monde.

Un coup dur pour les entreprises espagnoles qui ont exporté près de trois milliards de dollars de marchandises vers l’Algérie en 2019 et 2,1 milliards en 2020.

Madrid a réagi jeudi en promettant une « réponse globale » à la décision algérienne. Nabila Massrali, la porte-parole des affaires étrangères de l’Union européenne, dont fait partie l’Espagne et avec qui l’Algérie est liée par un accord d’association, a réagi en exprimant « l’extrême préoccupation » de Bruxelles, et il a demandé à l’Algérie de « revoir cette décision ». Alger n’a pas répondu.

Ce vendredi, Bruxelles est revenue à la charge une deuxième fois. Tout en se rangeant du côté de l’Espagne, l’Union européenne estime que la décision de l’Algérie pourrait constituer une violation de son droit commercial, ont estimé de hauts responsables européens ce vendredi.

Bruxelles se range du côté de Madrid

« L’UE est prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à un État membre de l’Union européenne », ont mis en garde le plus haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, et le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, dans une déclaration commune.

Toutefois, l’Union européenne « continue de privilégier le dialogue en premier lieu pour résoudre les controverses », ont-ils dit, mais la menace est claire et Bruxelles se range du côté de Madrid.

« Nous évaluons les implications des actions algériennes, y compris l’instruction donnée aux institutions financières d’arrêter les transactions entre les deux pays, qui semblent d’emblée être en violation de l’accord d’association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et l’investissement », ont-ils encore dit.

Pour les deux hauts responsables de l’Union européenne, la décision algérienne de geler le commerce avec l’Espagne « conduirait à un traitement discriminatoire d’un État membre de l’UE et nuirait à l’exercice des droits de l’Union au titre de l’accord » d’association avec l’Algérie.

Tout en affirmant que l’Algérie est un « partenaire important » de l’UE en Méditerranée et un « acteur clé dans la stabilité régionale », Josep Borell et Valdis Dombrovskis ont affirmé être en « contact étroit avec le gouvernement espagnol et tendons la main aux autorités algériennes pour clarifier rapidement la situation. »

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