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Économie algérienne : la Banque d’Algérie pointe trois contraintes majeures

Économie algérienne : la Banque d’Algérie pointe trois contraintes majeures

La Banque d’Algérie a pointé trois contraintes majeures dans son rapport 2022 sur l’économie algérienne. Dans le document publié ce lundi, le régulateur financier a énuméré les performances de l’économie nationale et met en garde contre la persistance des tensions inflationnistes.

En 2022, l’inflation en moyenne annuelle avait culminé à 9,70 % et les prix des biens alimentaires ont augmenté de « 13,4 % suite à la hausse des cours mondiaux des produits de base, dont les produits alimentaires », selon le rapport.

La Banque d’Algérie souligne l’impact de la hausse des prix des produits importés sur l’inflation en Algérie. « La hausse des prix à la consommation des biens à fort contenu d’import s’est poursuivi, enregistrant un taux d’inflation en moyenne annuelle de 15,55 % en 2022, contre 6,56 % en 2021 », écrit-elle dans son rapport.

La Banque d’Algérie a rappelé que les mesures qu’elle a prises ont permis de « réduire, sur le court terme, une partie de l’inflation importée, dont la contribution à l’inflation globale a été de plus de 70 % en 2021 et de 61,7 % en 2022. »

« Néanmoins, la persistance des tensions inflationnistes, notamment d’origine importée, reste un défi majeur à court et moyen termes », alerte la Banque d’Algérie dans son rapport. L’économie algérienne a fait preuve d’une « grande résilience » face aux vagues du Covid-19 et à leurs conséquences, et a enregistré de « bons résultats » en 2022, selon la même source.

Pour preuves, la Banque d’Algérie cite une croissance de 3,2 % après une récession de 5,1 % en 2020 suite au choc pandémique qui a été suivi d’un rebond à 3,4 % en 2021.

Économie algérienne : la Banque d’Algérie met en garde contre l’inflation importée

« Une performance reflétant une dynamique de l’activité économique dont les moteurs diffèrent de ceux de l’année précédente », pointe la Banque d’Algérie.

Fait nouveau, selon le rapport, la croissance enregistrée en 2022, l’Algérie la doit au secteur hors hydrocarbures. « […] si la reprise post-pandémique amorcée en 2021 était principalement tirée par le secteur des hydrocarbures, celle de 2022 provient essentiellement de la croissance des secteurs hors hydrocarbures », a indiqué la Banque d’Algérie dans son rapport.

En 2022, la croissance du PIB de l’Algérie en volume hors hydrocarbures est passée de « 2,3 % en 2021 à 4,3 % en 2022, tandis que celle des hydrocarbures a reculé de 0,6 % en 2022 après une forte croissance de 10,5 % une année auparavant », toujours selon le rapport.

Autre preuve présentée par la Banque d’Algérie, le solde global de la balance des paiements qui a « considérablement augmenté » en 2022 pour atteindre un excédent de 18,47 milliards de dollars contre un déficit de 1,48 milliard de dollars en 2021.

La position extérieure globale « reste solide » avec l’augmentation du niveau des réserves de change, qui sont passées de 45,30 milliards de dollars à fin 2021 à 60,99 milliards de dollars à fin 2022 en contexte de faible dette extérieure, selon le rapport.

La reprise économique enregistrée en 2022 a profité aussi à l’informel qui représente une bonne partie de l’économie algérienne. Selon la Banque d’Algérie, la circulation fiduciaire hors banque a connu une hausse, « légèrement plus importante » que celle enregistrée en 2021. Elle a augmenté de 10,14 % en 2022, contre 9,35 % en 2021.

En plus de la persistance du cycle inflationniste qui menace d’affaiblir davantage le pouvoir d’achat des Algériens, la Banque d’Algérie pointe deux autres problèmes majeurs de l’économie nationale.

Il s’agit des « créances non-performantes issues des anciens dispositifs d’aide à l’emploi (ANSEJ, ANGEM et CNAC) et des crédits d’investissement privés qui ont émergé après 2019 ».

La Banque d’Algérie ne précise pas le montant de ces créances, mais s’inquiète aussi de la question du financement de l’économie nationale.

Pour le régulateur, cette question demeure une « préoccupation majeure, en contexte d’une faible croissance du crédit à l’investissement et d’un environnement international, caractérisé par de fortes incertitudes malgré les conditions financières internes très favorables. »

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