Consommation

En Algérie, les produits sans gluten sont rares et chers

La maladie cœliaque est une intolérance au gluten (protéines contenues dans le blé, le seigle et l’orge) dont la consommation va leur causer des inflammations au niveau de l’intestin qui n’arrive plus à absorber les aliments.

Le traitement étant un régime alimentaire strict sans gluten à vie. En Algérie, les personnes atteintes de cette maladie font face à la cherté des produits sans gluten.

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Un tel régime est complexe et coûteux. Beaucoup de familles à revenus modestes souffrent de cette situation. Les produits sans gluten sont difficiles à trouver surtout chez les boulangers.

Dans la plupart des régions du pays, notamment dans les petites agglomérations et dans les zones rurales, ces produits sont indisponibles.

A Oran, il y a un seul boulanger situé à Haï El Yasmine, en face de la cité Hasnaoui, qui vend des produits sans gluten. « Nous avons essayé de fabriquer et vendre du pain sans gluten. Mais, il nous a été exigé d’avoir un laboratoire spécial pour les produits sans gluten, car il faut absolument établir une séparation pour ne pas contaminer le pain sans gluten avec des poussières de farine de blé. Nous avons donc abandonné la fabrication sans gluten. C’est compliqué. Il faut plus de l’espace et des moyens que nous n’avons pas », explique un boulanger installé à Belgaïd, nouvelle zone urbaine située à l’est de la ville d’Oran.

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Au-delà de leur indisponibilités, les produits sans gluten sont jusqu’à cinq fois plus chers par rapport à leurs équivalents conventionnels. Par exemple, un  pain sans gluten coûte 200 dinars tandis que le pain à la farine de blé est à 10 dinars. « Un paquet de spaghetti sans gluten coûte 320 dinars, soit cinq fois plus cher que son équivalent classique », témoigne Nadia, une Oranaise de 40 ans, qui cumule 12 ans de régime sans gluten.

« Un paquet de macaroni sans gluten est à 350 dinars, au moment où le même produit importé est à 870 dinars. Un paquet de biscuit sans gluten se vend à 260 DA. Un paquet de gaufrettes dans gluten d’importation coûte 460 dinars », détaille la jeune femme.

Parmi les aliments sans gluten, figurent le maïs, toutes les farines à base de légumineuses (soja, pois chiches, lentilles, etc.), la pomme de terre, l’avoine pure, le quinoa et bien sûr le riz.

Ces grains peuvent être transformés en pâtes, en pain et en divers produits de boulangerie. En jetant un coup d’œil au rayon des produits sans gluten dans un supermarché situé à Belgaïd, on ne peut pas ne pas remarquer que sur les étiquettes, les produits sans gluten contiennent souvent un très grand nombre d’ingrédients, sans compter la présence d’additifs.

Par exemple, ils contiennent du E 471, un émulsifiant, et du E 464, un épaississant. La version classique de ces produits n’en contient aucun. Les produits sans gluten contiennent aussi des conservateurs comme l’Hydroxyde Methylcellulose et le sirop de glucose-fructose.

Pourquoi les produits sans gluten sont chers

Le plus grand problème reste le prix de ces produits qui sont très onéreux. Les différences de prix s’expliquent par un mode de production et de distribution plus coûteux, mais aussi parce que les ingrédients de base sont plus onéreux, dont notamment le maïs ou le riz par rapport au blé.

Si le marché du “sans gluten” se développe en Algérie, les prix de ces produits restent très élevés, la faute à des matières premières plus chères et à de multiples contraintes, lors de la fabrication. Comme ces produits sont vendus en plus petite quantité, leurs prix sont plus élevés.

Ces explications vont dans le même sens que celles fournies par un boulanger-pâtissier qui vend du pain sans gluten : « Les produits sans gluten sont plus riches en ingrédients. La présence de ce grand nombre d’ingrédients est censée pallier l’absence de gluten qui permet par exemple de faire lever la pâte du pain. Nous trouvons des alternatives, mais avec une recette bien plus complexe ».

Pour ce dernier, « ces produits sont plus chers notamment à cause d’un processus de fabrication plus complexe. Le gluten confère à la mie de pain une meilleure élasticité. Le remplacer par des substances équivalentes, comme la fécule de maïs, semble en effet logique. Travailler une pâte sans gluten n’est pas facile. Collante et cassante, elle s’accommode mal du processus de panification standard. Il faut aussi préserver les produits de toute contamination par des produits contenant du gluten ».

Le discours d’une femme qui confectionne des gâteaux traditionnels sans gluten est identique : «Les produits sans gluten contiennent des matières premières alternatives dont le préparation des gâteaux peut être complexe ».

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