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En visite en Italie, Tebboune tacle Darmanin

En visite en Italie, Tebboune tacle Darmanin

Le président Abdelmadjid Tebboune a entamé mercredi sa visite en Italie par une rencontre avec des membres de diaspora algérienne durant laquelle il n’a pas manqué de tacler le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmani sur la question migratoire

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a entamé mercredi sa visite d’Etat de trois jours en Italie, par une rencontre avec des membres de la diaspora algérienne installée dans ce pays.

Une rencontre durant laquelle il a évoqué la lutte contre l’émigration clandestine, la situation des Algériens à l’étranger et n’a pas manqué de lancer un tacle au ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Devant les membres de la diaspora algérienne en Italie, Abdelmadjid Tebboune a souligné les efforts de l’Algérie dans la lutte contre l’émigration clandestine. Il a expliqué que l’Algérie déployait tous les moyens pour protéger les frontières et le littoral et à lutter contre les sources alimentant la migration clandestine, selon le compte rendu de l’agence officielle APS.

Abdelmadjid Tebboune a fait état de « l’existence de bandes organisées qui recrutent les candidats à l’émigration pour collecter les fonds en miroitant aux jeunes un paradis dans l’autre rive ». Il a dans la foulée exprimé sa « désolation pour les citoyens victimes de ces bandes ».

Enchaînant, le président de la République n’a pas manqué d’adresser un tacle au ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, sans le citer, mais l’allusion est claire. Il a rappelé les déclarations de Darmanin dans « lesquelles il prétendait que son pays accueillait 7000 migrants clandestins algériens, alors qu’en vérité leur nombre ne dépasse pas 200 migrants ». Pour le chef de l’Etat, Gérald Darmanin cherchait ainsi à « attenter à l’image de l’Algérie ».

Le 10 octobre dernier, le président de la République avait qualifié de « mensonge » les chiffres avancés par Darmanin sur la présence de 7.000 clandestins algériens en situation d’expulsion en France. « Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge », avait-il dénoncé.

« Il n’y a jamais eu 7.000, c’est complètement faux », a-t-il dit. Le président de la République a ensuite donné les chiffres transmis, selon lui, par les autorités françaises. « La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés », avait-il précisé, en reprochant à la France de chercher à expulser en Algérie des binationaux « liés au terrorisme » et qui « sont venus de Syrie ».

Allocation chômage

« Il y a des binationaux qui n’ont pas de famille en Algérie », avait-il ajouté. Le lendemain, l’entourage de Darmanin avait confirmé l’existence de quelque 7.730 OQTF (obligation de quitter le territoire français) à l’encontre de ressortissants algériens en France.

Les déclarations de Darmanin étaient intervenues dans un contexte de fortes tensions politiques entre l’Algérie et la France. Les relations entre les deux pays ont traversé une période de fortes turbulences l’automne dernier après les déclarations fin septembre du président Emmanuel Macron sur le système algérien et l’existence de l’Algérie en tant que nation avant la colonisation française.

Ces propos qui ont suscité la colère d’Alger ont été précédés de l’annonce par Paris de sa décision de réduire drastiquement le nombre de visas accordés aux ressortissants maghrébins dont les Algériens. Une mesure prise en représailles aux refus des autorités des pays du Maghreb dont l’Algérie de délivrer les laissez-passer consulaires pour reprendre leurs migrants qui font l’objet de décisions d’expulsions du territoire français.

Après avoir lancé une pique à l’adresse de Darmanin, le président de la République a souligné les efforts de l’Algérie pour améliorer les conditions de vie des citoyens. « Au moment où de nombreux pays cherchent à assurer le pain à leurs citoyens, l’Algérie, elle, continue à distribuer des logements », a-t-il dit, en rappelant que la mise en place récente d’une allocation chômage de 13.000 dinars par mois au profit des primo-demandeurs d’emplois.

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