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Fichage religieux en France : la Grande mosquée de Paris réagit

Fichage religieux en France : la Grande mosquée de Paris réagit

Pour la deuxième fois en moins de deux semaines, la Grande mosquée de Paris a dû monter au créneau pour dénoncer des attitudes stigmatisant la communauté musulmane en France et le fichage religieux dans ce pays.

Cette fois, c’est la demande de recensement des absences dans les écoles françaises pendant la fête de l’Aïd-el-fitr qui a fait réagir le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz.

Le 11 mai, la Grande mosquée de Paris avait dénoncé des propos du ministre de l’Education Pap Ndiaye qui a évoqué une corrélation entre le mois de ramadan et la montée des actes d’atteinte à la laïcité dans les établissements scolaires de France.

Hafiz a exprimé son « exaspération » et son inquiétude quant à la portée de tels propos sur les citoyens. Il a suggéré au ministre d’évoquer plutôt la montée des actes de solidarité de la communauté musulmane pendant le mois sacré.

La Grande mosquée de Paris a rendu un autre communiqué ce mardi 23 mai suite à une autre polémique qui implique l’école et la religion musulmane.

La presse française a fait état ces derniers jours de correspondances des « services de renseignement » demandant aux responsables des établissements scolaires de deux départements, l’Hérault et la Haute-Garonne, de recenser les absences qui ont eu lieu pendant la célébration de la fête de l’Aïd-el-fitr en France, le 21 avril dernier. Ces demandes ont choqué dans les milieux éducatifs français.   

La mosquée de Paris dénonce une atteinte à la liberté religieuse

Pour la Grande Mosquée de Paris, il s’agit de « faits préoccupants » et d’une « atteinte à la liberté religieuse ».

Dans le communiqué signé du recteur Chems-Eddine Hafiz, la Grande Mosquée de Paris s’interroge d’abord sur les circonstances qui ont amené à une telle demande et exige « les éclaircissements les plus complets sur cette situation anormale ».

Une situation d’autant plus incompréhensible que la législation française permet les absences d’élèves pendant les fêtes religieuses.

Ces fêtes, qui concernent toutes les grandes religions, sont au nombre de 13, parmi lesquelles l’Aïd El Fitr et l’Aïd El Adha. Elles ont été listées dans une circulaire ministérielle datant de 2004.  

La demande de recensement des élèves absents le 21 février dernier « jette encore une fois l’opprobre sur les musulmans de France », déplore la Grande mosquée de Paris qui appelle les pouvoirs publics à la « vigilance » dans le respect de la laïcité et invite au « discernement » pour éviter les amalgames entre la pratique de l’Islam et l’extrémisme.

 La secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès, a expliqué qu’il n’y avait rien d’inhabituel dans la démarche, rappelant que le ministère de l’Intérieur « étudie régulièrement l’impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics ».

Des explications jugées insuffisantes par la Grande mosquée de Paris. Auparavant, l’association SOS Racisme s’était interrogée si le ministère faisait des évaluations du taux d’absentéisme pendant les fêtes religieuses des autres confessions.

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