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FLN : peut-on faire du neuf avec du vieux ?

FLN : peut-on faire du neuf avec du vieux ?

Sitôt installé officiellement à la tête de la nouvelle instance dirigeante du FLN, Mouad Bouchareb prends déjà le taureau par les cornes et s’attaque à sa nouvelle mission qu’il sait difficile : réunifier les rangs d’un FLN plus que jamais divisé, à une petite encablure d’échéances d’importance capitale.

Le nouvel homme fort du parti majoritaire, vient, en effet, de lancer une série de consultations internes dans l’optique de l’installation de la Commission exécutive du parti dont la mise en place a été décidée au lendemain de l’officialisation du départ de l’ancien secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbès.

Premières personnalités avec lesquelles le président de l’APN a pris langue: Abderrahmane Belayat , Abdelkrim Abada et Salah Goujil. Aujourd’hui mardi, il va rencontrer Abdelaziz Belkhadem, ancien SG du parti, destitué en janvier 2013.

 

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Des caciques du parti qui, faut-il le souligner, sont les représentants les plus emblématiques de la vieille garde et ses non moins vielles pratiques et qui ont eu à guerroyer avec les trois derniers secrétaires généraux du parti, à savoir Abdelaziz Belkhadem, Amar Saïdani et, avec moins de fracas, Djamel Ould Abbès. Tout un message !

A l’évidence, le ‘’jeune’’ député de Sétif veut faire taire un tant soit peu les divergences entre les différents courants et fermer à jamais la peu reluisante parenthèse des guerres fratricides qui faisaient rage dans la maison FLN et qui ont fortement terni son image.

« On n’est pas pressés, ce qui nous intéresse c’est de bien préparer le congrès extraordinaire duquel émanera une nouvelle direction qui incarnera un FLN rénové. On va reprendre notre travail de zéro et on n’exclura personne. Les portes seront ouvertes à tout le monde », a assuré, il y a quelques jours, une source du FLN à TSA Arabi.

Ainsi, le tout nouveau patron du FLN fait dans l’apaisement et s’échine à réunifier les rangs d’un parti en lambeaux pour pouvoir aborder dans des conditions bien avantageuses les futures échéances politiques et organiques, à savoir les Sénatoriales, les Présidentielles et le Congrès extraordinaire du parti.

Quoi de plus normal, diront certains. La démarche sensée et réfléchie de Mouad Bouchareb laisse entrevoir chez l’homme un sens tactique aigu.

Novice, sans pédigrée et surtout sans légitimité (il n’a pas été élu par le Congrès du parti mais désigné par le président Bouteflika), il sait fort bien qu’adopter une autre démarche que celle de la main tendue, et autres petits pas face aux vieux dinosaures du parti, ne sera pas payante pour lui si elle ne lui coûte pas son nouveau trône qu’il a intérêt à garder et s’il cultive l’ambition de peser sur le cours des événements .

Il a besoin donc de sérénité et surtout de temps (l’on comprend pourquoi il n’a pas cessé de répéter qu’il n’est pas pressé) pour dégoupiller toutes les bombes (ce n’est pas çà qui manque dans ce champ de mines qu’est devenu le FLN) qui peuvent à tout moment lui exploser à la figure, déjouer les intrigues et autres petites combines et renforcer son emprise sur les rouages du parti.

En plus, s’il réussit à dompter ces bêtes politiques que sont les Abada, Belayat and co avec leur art consommé de la manœuvre politique et à les faire rentrer dans les rangs- Une gageure que n’ont pas pu gagner ses prédécesseurs- Mouad Bouchareb se donnera certainement une carrure qui le prédestinerait à des fonctions autrement plus hautes que celles qu’il occupe actuellement.

A condition, bien sur, que le nouveau patron du FLN ne se contente pas d’une si petite victoire tactique qu’il n’a pas encore remporté, loin s’en faut, mais s’emploiera à remporter la bataille stratégique : celle de la rénovation du plus vieux parti du pays, une profession de foi qu’il a lui-même exprimé le jour de son intronisation, mais aussi par d’autres têtes émergentes du parti, à l’image du très dynamique ministre des Relations avec le Parlement, Mahdjoub Bedda.

Un immense chantier qui exige engagement, persévérance, convictions, idées novatrices, voire même une nouvelle culture politique.

Question : est-ce avec les anciennes figures du parti (Abdelkrim Abada, Abderrahmane Belayat, Abdelaziz Belkhadem, Salah Goudjil, etc), des hommes du passé, que le nouveau coordinateur du parti compte gérer les affaires et mener à bon port son ‘’projet’’ de modernisation de cette mécanique bien rouillée qu’est le FLN?

Si c’est le cas, il fait fausse route tout bonnement. Si on peut aisément comprendre son souci de gérer les équilibres et les égos d’ici la tenue du congrès extraordinaire du parti, passée cette échéance il doit passer la vitesse supérieure en injectant du sang neuf dans la direction de son parti, en se donnant un nouveau programme politiques et en rompant avec les anciennes méthodes de gestion du parti. C’est à ce prix que Mouad Bouchareb réussira à faire entrer son parti dans la modernité politique. Si telle est son ambition, ceci dit.

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