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France : privée de finale à cause du voile

France : privée de finale à cause du voile

Essia Aouini est entre autre entraîneur de football. Elle dirige une petite équipe féminine (entre 11 et 13 ans), de l’AS Surieux à Echirolles (Isère), dans la banlieue de Grenoble. Elle vient de qualifier ses petites adolescentes à la finale de la Coupe Rhône-Alpes. Cependant, Essia Aouini ne pourra pas diriger son équipe lors de cette finale. Son tort est de porter le voile.

Pour Bernard Barbet, le président de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes, « il n’est pas question que la jeune femme vienne à la finale voilée. Car au nom de ‘la neutralité du sport’, le règlement de la Ligue, qui s’inspire de celui de la Fédération française de football, interdit ‘tout port de signes ou tenues religieux, tout affichage ou comportement à caractère idéologique ou religieux, tout acte de prosélytisme’ », rapporte le site du quotidien Le Parisien.

Une décision qui fait pleurer ses joueuses. « C’est injuste car c’est grâce à Essia que nous sommes arrivées en finale. Elle nous a fait énormément progresser. Si elle ne peut pas venir, je n’irai pas jouer ce match », a confié l’une des jeunes filles au même site.

Le président du club, Amar Benguedouar, se montre également solidaire avec elle. « On n’ira pas jouer cette finale sans elle. Essia n’a jamais posé de problème avec son voile. Et là, parce que l’on est un peu plus visibles en se retrouvant en finale d’une coupe régionale, on nous dit stop. Ce n’est pas normal », tonne-t-il.

Essia, qui prépare en parallèle une licence d’anglais, ne comprend pas cette décision. « Le football doit rassembler tout le monde : Noirs, Blancs, Asiatiques, chrétiens, juifs, musulmans. Et là, on veut m’exclure de l’équipe que j’entraîne en raison d’un simple bout de tissu qui est sur ma tête. C’est vraiment dommage », regrette-t-elle.

La jeune femme qui adore entraîner des jeunes, porte le voile depuis l’âge de 16-17 ans, précise le site du Parisien. « Cela ne m’a jamais posé de problème. Ni dans le monde du foot ni à l’université. Je ne fais pas de prosélytisme. Je respecte tout le monde », ajoute-t-elle.

Voilà une polémique qui risque de prendre une ampleur nationale, surtout en cette période trouble, où l’amalgame est vite fait en France.

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