search-form-close
Gara Djebilet : un gisement stratégique pour l’Algérie et la Chine

Gara Djebilet : un gisement stratégique pour l’Algérie et la Chine

Le projet d’exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet, près de Tindouf, à la frontière algéro-marocaine, est un exemple parfait du partenariat gagnant-gagnant entre l’Algérie et la Chine.

Les deux pays comptent tirer des avantages importants de la mise en service de cet immense gisement, l’un des plus grands au monde avec des réserves exploitables de 1,4 milliard de tonnes, comme le souligne le magazine Geo.fr dans une analyse consacrée à ce projet titanesque.

Le vieux projet a été déterré en 2017, lorsque les entreprises algériennes Feraal et chinoise Sinosteel ont été chargées de l’étude de faisabilité. Mais c’est le président Abdelmadjid Tebboune qui l’a réellement sorti des cartons à partir de 2020.

En 2023, à l’occasion de sa visite en Chine, les deux pays ont signé des accords de coopération d’une valeur totale de 36 milliards de dollars, incluant la réalisation d’une ligne ferroviaire de 575 kilomètres dans le désert entre Gara Djebilet et Béchar. La pose de la première pierre a été effectuée en novembre dernier par le président Tebboune.

Le minerai de fer de ce gisement géant sera acheminé par train jusqu’aux usines de traitement à Béchar. Les gares ferroviaires qui seront édifiées tout le long du trajet permettront de désenclaver toute la région et de créer des emplois pour ses habitants.

Mais les retombées économiques attendues pour l’Algérie sont autrement plus importantes. Il s’agit pour le pays d’un pas supplémentaire dans sa quête de diversification de son économie et de réduction de sa dépendance vis-à-vis du gaz et du pétrole, dont les prix sont très volatils. « L’Algérie s’attend donc à un partenariat fructueux avec la Chine à Gara Djebilet », écrit Geo.fr.

À Travers la mine de fer de Gara Djebilet, l’Algérie gagne, la Chine aussi

Outre Gara Djebilet, l’Algérie a engagé d’autres projets d’exploitation minière intégrés et d’envergure, comme la mine de phosphate de Tébessa ou le gisement de zinc et de plomb de Oued Amizour (Béjaïa).

À Gara Djebilet, la Chine gagne aussi. « Il ne fait aucun doute que ce projet est important pour l’Algérie, mais aussi pour la Chine », indique Yahia Zoubir, chercheur au Middle East Council on Global Affairs basé à Doha, au Qatar.

À travers l’exploitation du gisement géant de Gara Djebilet, la Chine nourrit de son côté l’ambition de maintenir le dynamisme de son économie et de réduire sa dépendance au minerai de fer de ses fournisseurs traditionnels que sont essentiellement le Brésil et l’Australie. Ce dernier pays fournit à la Chine 70 % de ses importations de fer. Or, leurs relations se sont détériorées ces dernières années.

Dans des déclarations à la presse chinoise reprises par Geo.fr, Lina Benabdallah, de l’université américaine de Wake Forest, a estimé qu’il est essentiel pour la Chine d’augmenter « les options d’approvisionnement en minerai de fer afin d’éviter de dépendre d’un nombre limité de fournisseurs et de la volatilité des prix ou de l’accès qui peut en résulter ».

La Chine ne peut pas se permettre de mettre en péril son industrie sidérurgique et de perdre son rang de leader mondial de production d’acier. Selon les données de Worldsteel, l’un des principaux syndicats au monde de l’industrie sidérurgique, le Chinois China Baowu Group est le premier producteur mondial d’acier avec 115,29 millions de tonnes par an, loin devant l’Indien ArcelorMittal qui en produit 78,46 millions de tonnes.

SUR LE MÊME SUJET :

Rails dans le désert : le nouveau défi que l’Algérie veut relever

  • Les derniers articles

close