Économie

Gazoduc Algérie – Europe : le Maroc favorable à son maintien

Fin du suspense, côté marocain, pour l’avenir du gazoduc Maghreb- Europe, qui relie le gisement gazier de Hassi R’mel en Algérie à l’Espagne via le Maroc, et dont le contrat expire le 31 octobre.

À un peu plus de deux mois de l’expiration de ce contrat et dans un contexte de fortes tensions entre les deux pays, Rabat a pris position pour son maintien, alors que l’incertitude planait depuis plusieurs mois sur son avenir. L’Algérie avait même élaboré un plan B en cas de refus du Maroc de renouveler le contrat.

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La volonté du Maroc de maintenir cette voie d’exportation a été clairement affirmée de manière constante, à tous les niveaux, depuis plus de trois ans“, a déclaré jeudi à Maroc le Jour, le quotidien francophone de l’Agence marocaine de presse (MAP), la Directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines, Amina Benkhadra, rapporte la presse marocaine.

Fin juin, le PDG de Sonatrach Tewfik Hakkar a indiqué que le groupe pétrolier public avait pris ses dispositions en cas de non renouvellement de ce contrat qui expire le 31 octobre prochain.

« Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires en cas de non renouvellement du contrat d’excellence du gazoduc concerné », a-t-il dit au cours d’une conférence de presse. Le patron de Sonatrach a assuré que « même en cas de non renouvellement de ce contrat qui prend fin en octobre prochain, l’Algérie pourra fournir l’Espagne, mais également répondre à une éventuelle demande supplémentaire du marché espagnol sans aucun problème ».

Tensions entre l’Algérie et le Maroc

D’une capacité de 13,5 milliards de m3 par an, le gazoduc Maghreb – Europe traverse le Maroc sur une distance de 540 km sur une longueur totale de 1300 km. Ce gazoduc n’est pas le seul qui permet à l’Algérie d’exporter son gaz vers l’Espagne. D’une capacité de 8 milliards de m3 par an, le Megdaz qui a été mis en service en 2011, relie directement l’Algérie à l’Espagne, de Beni Saf jusqu’à Almeria.

La décision du Maroc en faveur du maintien de ce gazoduc qui alimente l’Espagne survient dans un contexte de tensions avec l’Algérie. Les relations entre les deux pays se sont dangereusement dégradées ces derniers jours, jusqu’à frôler la rupture totale.

Mercredi, le Haut conseil de sécurité (HCS) s’est réuni et a dénoncé une série d’ « actes hostiles » du Maroc à l’égard de l’Algérie. « Les actes hostiles répétés du Maroc à l’égard de l’Algérie ont amené à reconsidérer les relations entre les deux pays et à intensifier la surveillance sécuritaire sur les frontières ouest », a indiqué la présidence de la République dans un communiqué publié à l’issue de la réunion.

L’Algérie a rappelé le 18 juillet dernier son ambassadeur à Rabat pour consultation, après le soutien public apporté par le Maroc au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK).

Cette crise a été aggravée par l’éclatement du scandale d’espionnage Pegasus dans lequel le Maroc est impliqué. Ce scandale a révélé l’utilisation par Rabat d’un logiciel israélien pour espionner les téléphones de hauts responsables civils et militaires algériens.

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